3cabossesLa qualité du cacao ivoirien s'est améliorée depuis le début de la campagne. Pourtant, le prix payé au producteur pour la petite récolte, qui vient de commencer, est en baisse.

 

 

Le début de la petite récolte en Côte d'Ivoire est difficile à deux titres. Cette récolte secondaire, qui prend normalement le relais de la récolte principale, au 1er avril, a du retard, faute de pluies suffisantes au cours des deux derniers mois. Et puis les producteurs vont voir baisser de 25 francs CFA la rémunération du kilo de fèves.

C'est traditionnellement le cas, la petite récolte est payée moins cher, parce que les fèves sont plus petites que pendant la récolte principale. Mais cette année était particulière, étant donné les nouveaux efforts qui avaient été demandés aux planteurs depuis le mois d'octobre.

L'amélioration de la qualité était un axe majeur de la réforme engagée dans la filière depuis l'arrivée au pouvoir d'Alassane Ouattara. En échange du prix garanti de 725 francs CFA le kilo, promis par les autorités, les producteurs devaient sécher correctement les fèves, sinon, les acheteurs privés devaient les refuser. Les planteurs ont joué le jeu, à la grande satisfaction des transformateurs : l'industrie qui triture les fèves a profité d'un produit de bien meilleure qualité cette année.

Mieux rémunérés, les planteurs ont été moins tentés de faire partir les fèves au Ghana, où elles sont, encore aujourd'hui, mieux payées. C'est pourquoi la baisse du prix de la petite récolte n'est pas forcément un bon signal adressé aux producteurs ivoiriens, estime Philippe Bastide du CIRAD.

On aurait dû encourager les planteurs à poursuivre leurs efforts en conservant le prix antérieur jusqu'à la fin de la campagne. Ce n'est pas l'avis des acheteurs, qui espéraient débourser encore moins pour des petites fèves, qui ont plus de mal à trouver leur chemin à l'exportation à cette saison de l'année. Ce prix intermédiaire devrait en revanche satisfaire l'industrie ivoirienne du cacao.

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