Cinq jours sans avions et la vie vacille. Au-delà des passagers bloqués, ce sont des pans entiers de l'économie qui ont trinqué.

 

Les matières premières directement affectées par le blocage

 

Pour Aéroports de Paris (ADP), qui gère les plates-formes de Roissy et d'Orly, la facture s'annonce aussi salée: un tiers de son chiffre d'affaires provient des redevances versées par les compagnies pour l'accueil des avions et des passagers. Pas de trafic, pas de recettes. Même cause, mêmes effets avec les boutiques, qui contribuent pour 15% à ses revenus, et dont les rideaux sont restés baissés plusieurs jours. Derrière ADP, ce sont tous les sous-traitants (sécurité, nettoyage, etc.) qui ont été mis à l'arrêt forcé.

 

La paralysie du ciel a également affecté le transport des marchandises acheminées par avion: matières premières comme le cuivre ou le laiton, pièces détachées automobiles, téléphones portables ou encore fleurs, fruits et poissons exotiques. Si FedEx, dont le hub européen (150 vols par semaine) est basé à Roissy, a pu assurer les livraisons au sein de l'Europe grâce à la mobilisation d'une flotte de camions, le transporteur a dû renoncer à tout trafic intercontinental. Comme son concurrent TNT.

 

Le Medef s'est inquiété des conséquences de ce blocus sur des entreprises déjà fragilisées par la crise. "C'est un coup dur à l'intérieur du coup dur", résume Vincent Le Roux, responsable des adhérents. Alain Bailly, patron d'une PME spécialisée dans l'importation de thon frais de l'océan Indien, croyait, à tort, pouvoir compter sur les aéroports du sud de la France: "Ils ne sont pas équipés pour recevoir des denrées périssables et il aurait fallu davantage de visibilité afin de pouvoir mettre en place des circuits de substitution." Pour les entreprises, le pire aura été l'incertitude permanente sur la durée effective du blocus.

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