La Côte d’Ivoire veut dynamiser sa riziculture pour atteindre l’ autosuffisance en 2016
19 sept. 2014Les autorités ivoiriennes mettent de plus en plus le cap sur la dynamisation de la riziculture, dans la perspective d’atteindre l’autosuffisance.
Le gouvernement ivoirien a élaboré, à travers l’Office national de développement du riz, une stratégie nationale de développement de la riziculture sur la période 2012-2020, en vue de satisfaire, dès 2016, l’ensemble des besoins de consommation nationale en riz blanchi de bonne qualité, avec une production locale de 1,9 millions de tonnes qui devra être portée à l’horizon 2018 à environ 2,1 millions de tonnes.
Le coût total du projet s’élève à 672 milliards de FCFA (plus de 1,3 million USD) à mobiliser sur la période 2012-2016 à travers le Fonds de développement de la riziculture, les apports des partenaires au développement et ceux du secteur privé.
"Dans deux ans, la Côte d’Ivoire sera autosuffisante en riz", a promis mardi le président ivoirien, Alassane Ouattara, lors d’une visite d’Etat à Daoukro, au centre du pays.
Pour M. Ouattara, il s’agit de lancer une offensive qui implique une synergie d’action des autorités et des riziculteurs, afin de relever le défi.
JUGULER L’ INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE
A l’occasion d’un récent entretien avec des médias, le directeur général de l’Office national pour le développement rizicole (ONDR) Yacouba Dembelé a assuré que le pays "met les bouchées" doubles pour atteindre l’autosuffisance en riz en 2016.
"Nous comptons produire à cette date 1,9 million de tonnes de riz, contre 1,3 million tonnes en 2013 et 700.000 tonnes en 2010", a insisté M. Dembelé.
"Entre 2012 et 2013, les importations de riz ont diminué de 30% ", a-t-il indiqué. Pour Yacouba Dembelé, le cap est aujourd’hui mis sur la performance rizicole et il convient de "labeliser" le riz ivoirien.
A plusieurs occasions, le président de l’Association nationale des riziculteurs de Côte d’ivoire (ANARIZCI) Thomas Kouadio-Tiacoh a expliqué que la Côte d’Ivoire peut atteindre l’autosuffisance en riz si une politique de production est bien menée.
"Nous pouvons être autosuffisants et exportateurs en tenant compte du potentiel national avec une productivité qui va de 3 à 10 tonnes à l’hectare et en fonction des cycles.
L’importation du riz à grande échelle doit nous interpeller", a souligné l’expert, relevant l’utilité de cette filière pourvoyeuse d’emplois et créatrice de richesse.
LA CHINE, UN PARTENAIRE UTILE
Pour des observateurs, la synergie d’action prend en compte l’ action des partenaires et des pays amis.
Pour la réussite de sa politique d’autosuffisance en riz, la Côte d’Ivoire compte ainsi sur l’appui de plusieurs pays amis, en particulier la Chine qui a fait ses preuves dans le monde en matière de production rizicole.
La Chine se présente ainsi comme un partenaire utile au pays dans sa volonté de parvenir à l’autosuffisance en riz.
A la faveur d’une récente visite en Côte d’Ivoire, le vice- ministre chinois du Commerce Li Jinzao a annoncé la création par la Chine à Yamoussoukro (centre, 230 km d’Abidjan), la capitale politique et administrative ivoirienne, d’un centre pilote d’agriculture qui va se spécialiser dans la production de riz.
"Le gouvernement chinois voudrait développer des projets avec Yamoussoukro, tel que le centre pilote d’agriculture", a déclaré le vice-ministre du Commerce non sans insister sur la volonté de la Chine de "planter ou d’aider les Ivoiriens à faire des plantations de riz".
Bien avant cette visite du vice-ministre, la Chine avait posé des actes forts au profit de la Côte d’Ivoire en matière de riziculture, à l’exemple d’un important don d’engrais, de motoculteurs, de faucheuses, de batteuses et de décortiqueuses fait aux autorités agricoles ivoiriennes, le tout d’une valeur marchande d’environ 1,5 milliard F CFA.
Les autorités ivoiriennes s’étaient ainsi réjouies de ce que ce don composé de produits et de matériel mécanique pour la relance de la riziculture est "un signe fort qui témoigne du soutien indéfectible de la Chine, grand producteur de riz, au peuple de Côte d’Ivoire".
Le riz constitue une céréale de grande consommation dans le pays, notamment dans la région ouest du pays où il occupe une place de choix dans les habitudes alimentaires.
Pour des observateurs, les perspectives sont bonnes eu égard à la mobilisation des acteurs de l’agriculture et au déploiement tant par l’État que par ses partenaires de moyens conséquents pour permettre à la Côte d’Ivoire de relever le noble défi de l’autosuffisance en riz.
source xinhua