Le géant du chocolat Mars veut 100 % de cacao « responsable » d'ici à 2025
04 oct. 2018Mars veut des barres chocolatées plus « vertes ». Le premier chocolatier au monde, qui vend des M & M's, des Twix ou des Snickers dans tous les supermarchés de la planète, a décidé d'investir un milliard de dollars dans un nouveau programme de développement durable. Il ambitionne de se fournir entièrement en « cacao responsable » d'ici à 2025.
Le groupe familial américain n'en est pas à sa première initiative puisqu'il a été le premier dans ce secteur à se fixer ce genre d'objectifs en 2009. D'autres géants du chocolat ont suivi. Pour autant, les conditions de vie des millions de petits producteurs, en particulier en Afrique, ne se sont pas améliorées. Et le travail des enfants dans les plantations et la déforestation sont régulièrement dénoncés par les ONG.
Jusqu'à présent, l'industrie du cacao, peu coordonnée, n'est pas parvenue à enrayer ces graves problèmes. Mars, qui travaille avec 180.000 planteurs, le reconnaît. « Nous ne sommes pas satisfaits de la situation actuelle du secteur du cacao, constate Alex Assanvo, le directeur des affaires publiques de Mars. C'est pourquoi nous déployons un nouveau plan en mettant le cacaoculteur au centre de notre stratégie. »
Le marché mondial du chocolat pèse aujourd'hui plus de 100 milliards de dollars. Mais les pays producteurs n'en récupèrent que 6 %, et les petits planteurs moins de 2 %, estime l'Organisation internationale du cacao (ICCO).
Le fabricant, qui travaille déjà avec des organismes de certification, a défini ses propres normes pour parvenir à 100 % de cacao durable. Il va mettre en place des contrats sur plusieurs années avec ses fournisseurs. Il veut renforcer le système de primes « pour que les producteurs ne soient pas assujettis aux prix du marché international », explique Alex Assanvo.
Mars va également cartographier les plantations « afin de s'assurer que le cacao que nous achetons ne vient pas de zone protégée », et financer des investissements pour contribuer à améliorer les rendements des cultures. En Côte d'Ivoire, on estime ainsi que la productivité - aujourd'hui faible - peut doubler.
« Nous ne craignons pas de pénurie dans un avenir proche, dit Alex Assanvo. Actuellement, il y a un surplus de cacao, et la situation ne nous inquiète pas. Mais cela est relatif. Sans suivi de la production, sans amélioration des pratiques agricoles, par exemple, il y aura un impact à long terme sur la production. »