anacarde2.jpg1,918 milliards de F Cfa. C’est la somme que devrait percevoir l’Intercajou au titre de la campagne 2009-2010. Mais depuis, cet argent, représentant les prélèvements faits par l’Autorité de régulation du coton et de l’anacarde (Areca) sur les productions des producteurs d’anacarde, n’a pas été reversé à l’Intercajou. Fatigués de cette situation qui met à mal le fonctionnement de la filière anacarde, les producteurs ont réclamé les 1,918 milliards de F Cfa, prélevés par l’Areca, avant d’exiger que cette somme soit reversée à l’Intercajou. Ils menacent même de descendre sur Abidjan si les responsables de cette structure de régulation de la filière anacarde ne s’exécutent pas dans 48 heures. Pour joindre l’acte à la parole, ils ont demandé à Koné Salifou, secrétaire général de la Fédération nationale des producteurs d’anacarde de Côte d’Ivoire (Fenpaci) de prendre l’opinion nationale et internationale à témoin. D’où le point de presse qu’il a animé, le vendredi 5 novembre 2010, au siège de l’Intercajou sis aux II Plateaux. Traduisant fidèlement les propos des producteurs de la noix de cajou, le secrétaire général de la Fenpaci a laissé entendre qu’ils ne comprennent pas la décision prise par les responsables de l’Areca et du ministre de l’Agriculture de bloquer les fonds à mettre à la disposition de l’Intercajou. Et pourtant, a-t-il poursuivi, les 1,918 milliards F Cfa prélevés sur les productions des producteurs de l’anacarde et logés à la Bni ainsi que dans certaines banques de la place sont la propriété de l’Intercajou. Le hic dans l’affaire, a insisté Koné Salifou, c’est que ces fonds étaient régulièrement décaissés quand le bureau provisoire était installé. Mais depuis que le bureau légalement élu a été réhabilité dans ses fonctions, par la justice ivoirienne suite à une crise, a souligné le secrétaire général de la Fenpaci, les vannes ont été fermées. « Aucun décaissement n’a été fait au profit de l’Intercajou. Et pourtant, des chèques ont été libellés à l’ordre de l’Interprofession. Une situation qui met en péril la campagne anacarde 2010-2011. Parce que sans argent, il sera impossible pour les responsables de l’Intercajou de sensibiliser les producteurs sur la fixation du prix bord champ du Kg de l’anacarde », a indiqué le secrétaire général de la Fenpaci avant de préciser qu’elle vise également à dépouiller les paysans des fruits de leur travail. En effet, comme l’a souligné Koné Salifou, pour des raisons de liquidité, il sera difficile pour les responsables de la filière anacarde de mener à bien leurs actions sur le terrain et d’accomplir la mission pour laquelle cette filière a été mise en place. C’est donc pour sauver la filière anacarde que les producteurs ont décidé de s’élever contre la décision prise par l’Areca de ne pas reverser à l’Intercajou les fonds prélevés sur leurs productions.

Elysée YAO

Source SOIR INFO

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