Le projet de développement du carburant vert à l'horizon 2015, vision 2025 a pour ambition de garantir la sécurité énergétique, de protéger l'environnement et de développer l'économie rurale dans les régions reculées et éloignées.

Le projet de développement du biocarburant à l'horizon 2015, vision 2025, approuvé fin 2007 par le Premier ministre Nguyên Tân Dung, consiste à établir une feuille de route pour l'utilisation du carburant vert par le Vietnam, à élaborer un cadre juridique, des politiques d'incitation à la fabrication, des modèles d'expérimentation de la production et de la distribution, ainsi que des projets d'investissement du gouvernement pour le développement du biocarburant à l'horizon 2025.

Ainsi, le Groupe gazo-pétrolier national du Vietnam (PetroVietnam), un groupe économique de premier rang intervenant dans le domaine des énergies au service du développement du pays, a élaboré des plans et programmes de mise en œuvre des projets de carburant vert, mis en route ledit projet du gouvernement, accéléré le processus de production et de distribution du carburant vert sur le marché domestique. Cela a affirmé le rôle primordial de PetroVietnam dans le développement de ce nouveau secteur plein de promesses.

Biocarburant rime avec sécurité énergétique

Selon un rapport de l'Institut énergétique, au cours de cette dernière décennie, l'exploitation nationale des énergies élémentaires a connu une croissance moyenne de 16,4% et leur utilisation, de plus de 10%. La croissance énergétique était de 11%, soit 1,46 fois plus élevée que la croissance économique. Avec les réserves actuelles d'énergies fossiles, l'exploitation pétrolière ne pourra plus répondre à la demande nationale après 30 ou 40 ans. Raison pour laquelle il est nécessaire de trouver des combustibles de substitution. Le biocarburant arrive ainsi en tête de liste et à l'avantage, qui plus est, d'être peu polluant, ce qui constitue un autre enjeu capital.

En effet, l'exode rural de plus en plus important dû au développement inégal entre régions, l'urbanisation rapide et le boom des moyens de transport polluent gravement l'atmosphère. Actuellement, le taux de pollution des grandes villes du pays, Hanoi et Hô Chi Minh-Ville en tête, dépasse déjà le niveau d'alerte. Selon le 4e Rapport mondial des perspectives environnementales, publié le 26 octobre 2007 par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), ces 2 localités figurent parmi les 6 villes les plus polluées au monde.

L'utilisation des biocarburants mélangés à l'essence traditionnelle contribuera à une atmosphère plus respirable, en minimisant considérablement les émissions des gaz CO, SO2, CO2 et de microparticules. Ce modèle, qui est appliqué avec succès dans plusieurs pays, notamment au Brésil, permettra au Vietnam d'acquérir des expériences dans la réduction des impacts des gaz d'échappement sur l'environnement.

Avec plus de 70% de sa population vivant à la campagne et plus de 40% du PIB national qui provient directement de l'agriculture, le Vietnam est un pays agricole. Dans son processus de renouveau et de développement économique, le fossé qui sépare les zones rurales et urbaines, en termes de développement, se creuse de plus en plus. En ce qui concerne la lutte contre la pauvreté, malgré d'importants acquis reconnus à l'échelle mondiale, il reste du chemin à parcourir, notamment en zones rurales. La vie d'une partie non négligeable de la population, notamment les minorités ethniques vivant dans les régions montagneuses, reculées et éloignées, est encore difficile. Le développement des cultures destinées à la fabrication du biocarburant créera une source de revenus supplémentaire en faveur du monde paysan, contribuant à réduire la pauvreté dans les régions difficiles d'accès et à accélérer la reconversion de leur structure économique.

En fait, les usines d'éthanol à base de manioc aideront les planteurs à avoir un "output" stable. Selon les calculs, chaque usine aura besoin d'acheter le manioc produit par environ 15.000 foyers de planteurs des communes des provinces montagneuses du Nord, du Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre) et à l'Est du Sud. Ces usines fourniront aux agriculteurs des semences et des assistances techniques dans l'objectif d'augmenter leur production et par conséquent, leurs revenus. Ainsi, le manioc aidera non seulement à réduire la pauvreté dans les régions reculées et éloignées, mais aussi à améliorer les conditions de vie de la majorité des paysans qui vivent dans ces localités.

Selon les estimations, la demande en éthanol serait d'environ 300 millions de litres en 2012, de 457 millions en 2015, de 687 millions en 2020 et d'un milliard de litres en 2025.

Investir dans la production

Conformément à une décision gouvernementale datant de 2007, la production du carburant vert est classée dans la liste des domaines particulièrement privilégiés en matière d'investissement.

Les entreprises investissant dans ce type de production bénéficient d'une exonération ou d'une réduction de l'impôt sur le revenu de l'entreprise, des privilèges maximums en ce qui concerne la location et l'utilisation du terrain sur une période de 20 ans. Matières premières, accessoires, machinerie et équipement au service de la recherche scientifique et du développement de la technologie de production du biocarburant sont également exemptés de la taxe sur l'importation.

De plus, ce secteur constitue une industrie clef pour la période 2007-2010, horizon 2020 et bénéficie de politiques prioritaires et d'assistances financières de l'État en faveur des projets de protection de l'environnement pour les établissements de production.

Par ailleurs, le gouvernement étudie un ensemble de politiques synergiques visant à inciter la production, la distribution et l'utilisation du carburant vert, qui devrait être promulgué cette année. Ainsi, les entreprises investissant dans la production d'éthanol bénéficieraient d'une exonération totale de l'impôt sur le revenu au cours des 4 premières années depuis que le projet soit rentable, d'une réduction de 50% pendant les 9 années suivantes, d'une exonération de loyer et de frais d'utilisation du terrain pour toute la durée de leur activité...

En outre, les investisseurs bénéficieraient de privilèges en matière de frais publicitaires. Au cours des 3 ans depuis l'entrée en activité de leur projet, ils recevraient des aides financières à hauteur de 59% de leurs dépenses publicitaires pour faire connaître leurs produits par le biais des mass media, pour la formation de la main-d'oeuvre en ouvrant des cours de marketing, d'étude de marché, de formation professionnelle, de gestion de la qualité des produits, afin de répondre aux normes internationales ISO.

Minh Quang/CVN

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