Bruxelles autorise la culture d’une pomme de terre OGM
02 mars 2010C’est une décision surprenante de la part de la Commission Européenne. Pour la première fois depuis plus d’une douzaine d’années, elle vient d’autoriser la culture d’une pomme de terre génétiquement modifiée, ainsi que la commercialisation de trois variétés de maïs transgéniques. Les Verts parlent d’une "très mauvaise nouvelle".
Le président de la Commission Européenne n’a pas perdu de temps. Moins d’un mois après la prise de fonction de sa nouvelle équipe, José Manuel Barroso clôt le dossier de la pomme de terre transgénique Amflora qui avait empoisonné son premier mandat en suscitant la controverse.
Désormais, la question est réglée : la culture de ce légume OGM est autorisée dans l’Union européenne "à des fins industrielles", par exemple dans la production de papier. Ce qui contribuera, argumente la Commission, "à économiser des matières premières, de l’énergie, de l’eau et des substances pétrochimiques’’. L’amidon sera également utilisé en tant qu’aliment pour animaux. Cette décision repose sur "une somme considérable de connaissances scientifiques rigoureuses’’, affirme la Commission.
Bruxelles autorise également la commercialisation à des fins alimentaires de trois maïs transgéniques (MON863xMON810, MON863xNK603 et MON863xMON810xNK603) de la firme Monsanto.
"C’est une très mauvaise nouvelle" réagit Cécile Duflot. La secrétaire nationale des Verts souligne que des traces de tels organismes génétiquement modifiés utilisés dans l’alimentation
animale peuvent se retrouver "dans le viande ou le lait" à l’insu des consommateurs.
Plusieurs associations demandent donc au gouvernement français de faire jouer la clause de sauvegarde. Le ministère de l’Ecologie a suspendu pour l’heure sa décision à l’avis du Haut conseil des biotechnologies.La Commission Européenne ne s’arrête pas là. "Conformément aux orientations politiques" de son président José Manuel Barroso, elle va présenter d’ici l’été une proposition visant à laisser aux Etats-membres "plus de latitude pour décider de cultiver ou non des OGM".