En dix ans, Pékin a multiplié les accords notamment avec le Chili et le Pérou.

Le président chinois est un habitué de l'Amérique latine, où il s'est ­rendu chaque année depuis 2004, signe de son importance diploma­tique et commerciale. Depuis 2000, Pékin multiplie les accords stratégiques et de libre-échange, notamment avec le Chili et le Pérou. ­Résultat, le commerce entre l'Amérique latine et la Chine n'a cessé depuis d'augmenter: +26% pour les exportations et +27% pour les importations, selon les données de la Commission économique pour l'Amérique latine (Cepal) des Nations unies. Un phénomène qui ne s'est pas démenti pendant la crise internationale.

En 2009, alors même que les exportations sud-américaines ont chuté dans toutes les régions du monde, elles ont augmenté vers la Chine, de 5%. «La Chine a besoin de matières premières pour soutenir sa forte croissance», commente Mikio Kuwayama, économiste du Cepal . Les trois grands postes d'achats recouvrent les minerais, cuivre et fer, des produits agricoles et alimentaires. En 2008, la Chine était déjà le troisième partenaire d'Amérique latine, avec 140 milliards de dollars d'échanges, indique l'OCDE dans un rapport. D'ici quatre ou cinq ans, elle pourrait même supplanter l'Union européenne. «Ce sont des économies très complémentaires: matières premières d'un côté, produits manufacturées de l'autre», relève Rolando Avendano, spécialiste de la région à l'OCDE.

 

Diversifier les exportations

 

Le revers de la médaille, c'est le risque d'une trop grande dépendance. La Chine est déjà un marché clé pour le Chili, le Pérou et l'Argentine, dont 80% des exportations reposent sur la filière soja. Dans son rapport, le Cepal souligne aussi un décalage entre le poids du commerce et des investissements. «Alors que la Chine consacre 15% de ses investissements à l'Amérique latine, 95% sont concentrés dans les îles Vierges et des Caraïbes», ajoute l'expert du Cepal. La solution passe par une diversification des exportations en misant, à l'instar du Brésil, sur des produits à plus forte valeur ajoutée. «Pour peser face au géant chinois, les pays d'Amérique latine doivent développer plus de coopération, notamment à travers le Mercosur», conclut Mikio Kuwayama.

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