Une priorité : le traitement des eaux

Voici une "anecdote" révélatrice.

Le lac Tai est le troisième plus important de Chine. En 2008, la pollution industrielle l'a contaminé au point que pendant 10 jours, les personnes vivant sur ses rives n'ont plus eu d'eau potable. Un mouvement de panique a éclaté, faisant monter les prix d'un bidon d'un gallon d'eau de 1 $ à 6,50 $ en une nuit.

 

eau-potable-mondeLe Chine est de plus en plus confrontée à de telles catastrophes écologiques et en 2008, 28% de ses réserves d'eau étaient atteintes de pollution industrielle. Pas étonnant qu'elle ait décidé de recycler l'intégralité de ses eaux usées d'ici 2013 !

 

A défaut de trouver de nouvelles ressources en eau, la Chine a défini comme une urgence de nettoyer ses eaux sales, qu'il s'agisse des eaux polluées ou des eaux usées.

 

1,3 milliard de personnes boivent une eau contaminée par des rejets humains ou animaux
Le potentiel sur ce plan est important car pour l'instant, seule la moitié des plus grandes villes a un système de traitement des eaux. Je ne vous parle même pas des 17 000 petites villes du pays... Les eaux usées sont donc rejetées directement dans la nature et vont polluer les nappes d'eau ou les fleuves et les rivières. Une situation d'autant plus préoccupante que la quantité de ces eaux usées rejetées a doublé depuis les années 1980. Résultat, la situation prend des allures de catastrophe sanitaire : 1,3 milliard de personnes boivent une eau contaminée par des rejets humains ou animaux au-dessus des taux autorisés.

 

En 2006, 28% de l'eau en surface en Chine étaient en dessous de la catégorie Grade V, qui est le seuil nécessaire pour que l'eau puisse être utilisée dans l'agriculture. Et 79% étaient sous le Grade II, stade qu'il faut atteindre pour que l'eau soit jugée apte à la consommation.

 

Un véritable fléau
Le nombre de maladies liées à la consommation d'une eau polluée augmente, causant de l'absentéisme au travail, tandis que l'absence d'une bonne répartition et distribution du liquide pénalise les activités industrielles, dont l'eau est nécessaire au fonctionnement des usines.

 

En plus des conséquences sanitaires et écologiques, la situation des ressources en eau risque également d'affecter la croissance économique du pays. On comprend mieux l'urgence du gouvernement à agir.Il a d'ailleurs commencé par imposer aux municipalités l'obligation de traiter de 40 à 60% de leurs eaux usées. De plus, preuve de sa volonté d'investir en faveur de ses ressources, le gouvernement a consacré 30 milliards de dollars de son plan de relance à la conservation des ressources énergétiques et à la protection de l'environnement.

 

Des conséquences inattendues
La Chine aspire littéralement toute son eau, au point qu'elle pourrait assécher toutes ses ressources. Et que se passe-t-il quand les nappes phréatiques du sous-sol disparaissent ? Eh bien la surface s'enfonce doucement... C'est ce qui pourrait arriver à Pékin !

 

C'est la théorie de Andrew Less, auteur de The Right Game. D'après lui, la capitale se trouve sur le plus large cône de dépression au monde et la ville pourrait s'enfoncer dans le sol. Et savez-vous où il place le second plus important cône de dépression ? Sous Shanghai.

L'autre conséquence est déjà en cours, je l'ai évoquée : il s'agit de la hausse du prix de l'eau. Pour le Wall Street Journal, la hausse amorcée est loin d'être terminée et certaines villes pourraient voir les tarifs prendre encore de 25 à 48%.Face à cette situation qui s'avère intenable sur le long terme, vous avez donc compris que le gouvernement considère comme une priorité le développement d'un réseau de distribution et de traitement des eaux.Faire une petite analyse sectorielle des entreprises présentent sur ce créneau pour éventuellement y investir pourrait bien être une bonne idée.

 

Source L'EDITOT DES MATIERES PREMIERES

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