Chronique des Matières Premières/ Cacao : la déception sur la deuxième récolte ivoirienne soutient les prix
08 avr. 2010RFI - 8/4/2010 |
Le prix de la tonne de cacao oscillait encore entre 2 970 et 3 000 dollars à New York, mardi 6 avril : la deuxième récolte de l'année en Côte
d'Ivoire pourrait également être revue à la baisse, alors que la demande mondiale de chocolat se reprend.
Tous les yeux sont tournés vers la Côte d'Ivoire, où la deuxième récolte de la saison cacaoyère vient de commencer, dans la région de Daloa, au centre-ouest du pays. Or, les pluies censées
favoriser la deuxième floraison puis la croissance des cabosses ont été insuffisantes jusqu'en février, ce qui pourrait amputer la production intermédiaire, alors que la récolte principale
s'avère déjà décevante, d'après les chiffres des exportateurs. Les ports de San Pedro et d'Abidjan ont en effet reçu, au 31 mars, 881 300 tonnes de fèves : c'est près de 10% de moins qu'à la même
époque l'an dernier, où pourtant la récolte avait été historiquement maigre...
Entre la météo défavorable, le vieillissement des cacaoyers, l'instabilité politique et les taxes décourageant les producteurs, rien ne semble pouvoir enrayer le déclin de la production de cacao
en Côte d'Ivoire. Et les pays producteurs concurrents en Afrique de l'Ouest, le Ghana, et le Nigeria n'ont pas encore réussi à combler le déficit ivoirien, même s'ils se préparent ardemment.
Quant au Cameroun, il ne devrait pas atteindre son objectif de dépasser la production record de l'an dernier. Les acheteurs se tournent bien vers les producteurs d'Asie du sud-est, Indonésie ou
Vietnam, cette année. Mais chez eux aussi, la production est affaiblie par la sécheresse.
Les prix du cacao, s'ils ont quitté leur sommet de janvier, restent donc encore très élevés, et ont pris 4% en une semaine, à New York. D'autant que la demande se ressaisit, après un
fléchissement pendant la crise. Le premier fabricant mondial de chocolat, Barry Callebaut, a déjà vu le volume de ses ventes grossir de près de 8% entre septembre et février. Les consommateurs se
détournent en outre de plus en plus du chocolat au lait pour le chocolat noir, plus riche en cacao ! On attend les chiffres exacts du broyage des fèves au premier trimestre, mais sur l'année, ils
sont évalués à la hausse de 2 ,5 % par rapport à la saison 2008-2009. Pas de quoi calmer le cours du cacao.
Par Claire Fages