Côte d'ivoire : Café-Cacao: Les producteurs veulent rester maître du jeu
23 févr. 2010
Les producteurs de café et de cacao ont eu enfin connaissance des conclusions des travaux que le comité chargé de la réforme de la filière a
effectués. Cela s’est passé, hier, à l’occasion de l’atelier de concertation organisé par ledit comité à leur intention, à l’hôtel du Golf. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils
n’approuvent pas la mouture proposée, dans toutes ses lignes. La totalité des responsables de coopératives approchés, lors de la pause de 15 mn, ont fait savoir, qu’à la lecture du document qui
leur a été remis, ils ont le sentiment qu’on veut les écarter de la gestion de la filière. «Nous voulons qu’on nous restitue la filière», clame Soumahoro Moussa de San Pedro. Pour lui, il ne
faudrait pas que les autorités prenant prétexte de l’échec des premiers producteurs qui ont eu à gérer la filière pour condamner tout le monde. «Si les premiers ont été mauvais, rien ne dit que
tout le monde est mauvais», se justifie-t-il. «Nous voulons que le producteur soit au départ et à l’arrivée», renchérit Henri Vougou, producteur à Soubré. Allusion faite au grand retour de l’Etat
annoncé dans la gestion de la filière. «Nous sommes très regardants sur le rôle que l’Etat va jouer dans la filière», ajoute-t-il.
Les producteurs de café et de cacao veulent qu’un certain nombre de problèmes «qui perturbent la filière» soient résolus par la réforme. Il s’agit de la forte présence des multinationales au
niveau du bord-champ. Ils considèrent leurs activités dans les plantations comme une concurrence déloyale aux coopératives de producteurs. Yao Dinar d’Oumé exige, pour sa part, qu’on définisse
clairement le bord-champ. Il pense qu’on devrait contraindre les multinationales à rester aux corridors portuaires.
La pléthore d’acheteurs agréés est aussi un problème que les producteurs voudraient que l’on règle. Pour eux, cela pose, entre autres problèmes, celui de la qualité du produit collecté.
En ouvrant l’atelier, la présidente du Comité chargé de la réforme de la filière, Odéhouri-Brou Géraldine, a demandé aux producteurs de faire des suggestions et des propositions «pour compléter
ce qui a été oublié». Apparemment, elle a été bien servie pendant la séance. C’est le sentiment que les journalistes ont eu quand ils ont abordé les participants lors de la pause.
Il faut noter que le réunion s’est déroulée en dehors des oreilles indiscrètes des journalistes. Ces derniers ont été priés par le président de séance, le conseiller du ministre d’Etat, ministre
du Plan et du Développement, Jonathan Gbédé, de sortir au début des travaux parce que ceux-ci la proposition de réforme n’a pas encore eu l’approbation du gouvernement.
Alakagni Hala