1. Energie : le retour du goût pour le risque dope le brut
Le pétrole a le vent en poupe. Le baril revient à une encablure de ses plus hauts récents, à 82 $ à New York.

Le retour en force de l'appétit pour le risque dope les actions comme les matières, et freine les velléités haussières du dollar. Le brut en profite.

Les bons chiffres de l'emploi aux Etats-Unis sont également de bon augure pour la reprise (tant attendue !) de la consommation américaine. Reprise sans laquelle aucune croissance n'est viable.

Cela dit, tout n'est pas rose pour autant. Certes les stocks américains de pétrole baissent, mais ils restent à des niveaux stratosphériques. Certes la demande s'ébroue et envoie des signes positifs, mais elle reste encore très faible.

Livraison avril, le WTI cotait vendredi 81,65 $ sur le NYMEX et le Brent 80,05 $ sur l'ICE, même échéance.

Le gaz est inconsolable... dégringolant lentement mais sûrement depuis son point haut à 6,99 $/Btu début janvier, jusqu'à 4,53 $ vendredi.

La demande reste atone, malgré le froid ; et les stocks sont toujours aussi élevés. L'exploitation -- enfin rendue possible -- du gaz non-conventionnel ouvre une brèche dans le marché. Probablement une révolution sur le marché gazier américain.

L'uranium cote 40,50 $ la livre. Sans grand changement par rapport à la semaine dernière, mais la tendance reste baissière. Cela dit, à ce cours-là, nous sommes clairement au plancher.

2. Métaux précieux : nouveau record historique de l'once d'or en euros
Le cours de l'or continue sur sa trajectoire haussière, pour la troisième semaine consécutive. Revenant mercredi jusqu'à 1 145 $ (un plus haut de deux mois), et aidé en cela par le léger repli en milieu de semaine du dollar (jusqu'à 1,3736 $ l'euro).

Mais surtout (je vous en ai déjà beaucoup parlé) : l'once d'or libellée en euros a atteint cette semaine un nouveau record historique sans précédent : 835,94 euros l'once. Poussée vers de nouveaux sommets par l'agitation et les angoisses grecques.L'impressionnante dette publique accumulée par la Zone euro, incapable d'harmonie économique et politique de surcroît, va continuer de fragiliser pour longtemps encore l'euro. Affaiblissement qui devrait profiter à l'or, valeur refuge.

Vendredi, l'once revenait à 1 134 $ (833 euros).

L'argent suit l'or, revenant jusqu'à 17,40 $ dollars, et terminant la semaine à 17,25 $ l'once.

Même constat pour les platinoïdes. Soutenus par l'essoufflement du dollar, l'once de platine revenait cette semaine à 1 590 $ et le palladium à 475 $.

3. Métaux de base : grand beau sur les métaux
Retour du goût pour le risque, affaiblissement du dollar, hausse des marchés actions,... tirent les métaux à la hausse.

Cerise sur le gâteau : le Ministre des finances chinois a annoncé en fin de semaine -- dans le cadre de son budget 2010 -- que la Chine allait continuer de renflouer ses stocks stratégiques de matières premières.

Sachant qu'elle est le plus gros consommateur mondial de métaux de base, ces derniers ont plus qu'apprécié !

Le cuivre, métal phare du complexe, a fortement bondi (jusqu'à 7 635 $ la tonne), suite au séisme chilien de magnitude 8,8 sur l'échelle de Richter. Je vous rappelle que le plus gros producteur mondial de cuivre, et de loin, est le Chili.

La hausse du cours de l'aluminium s'explique notamment par la baisse de la production mondiale sur janvier (3,2 Mt), annoncée par l'Institut international de l'aluminium (IAI). Alors qu'en décembre elle avait atteint un plus haut depuis l'été 2008.

Le nickel atteint des sommets jamais testés depuis l'été 2008, grimpant jusqu'à 23 040 $ la tonne cette semaine. Aidé en cela par la baisse des stocks sur le LME, une reprise de la demande (enfin !) et bien entendu le regain du goût du risque et l'affaiblissement du dollar.

+135% depuis le creux de mars 2009.

+35% en un mois.

4. Soft commodities : va-et-vient au gré des variations du dollar...
Ici aussi, la bonne ambiance des marchés soutient les cours. Mais c'est surtout le dollar et ses variations qui "guident" le marché. Toute hausse du billet vert rendant moins compétitives les exportations américaines libellées en dollars.

Mais, soja et blé ont rebondi fortement mardi, à respectivement 3,89 $, 9,70 $ et 5,16 $ le boisseau sur le CBOT (livraison mai).

En revanche, les grains ont souffert en fin de semaine de prises de bénéfices. Elles restent fortement corrélées aux variations du dollar.

En toile de fond, la récolte sud-américaine de soja, qui s'annonce très bonne, pèse sur les cours de l'oléagineux.

Quant au blé, les exportations russes de blé concurrencent les exportations américaines, en fort repli (-73%) sur la semaine.

Livraison mai, le soja a terminé la semaine autour de 9,43 $ le boisseau sur le CBOT, le maïs à 3,76 $ et le blé à 4,95 $.

Le marché du cacao souffle un peu après les records enregistrés récemment, tout comme le sucre.

Selon l'Organisation internationale du cacao (ICCO), le marché du cacao devrait ressortir excédentaire sur la saison 2008/2009, de quelque 32 000 tonnes.

Toutefois, pour la saison 2009/2010 en cours, l'ICCO s'attend à un déficit d'offre de 18 000 tonnes.

Vendredi, le cacao terminait à 2 171 livres la tonne sur le LIFFE à Londres (livraison mai).

Repli également du café, sous les 1 250 $ la tonne sur le LIFFE pour le robusta et à 130 cents la livre pour l'arabica coté à New York.

Fort repli également du sucre qui revient à 22 cents la livre à New York après avoir culminé à 30 cents, il y a un peu plus de deux semaines. Un record historique de 33 ans.

Repli alors même que l'on s'attend à un déficit très important cette année et à une offre insuffisance par rapport à la demande jusqu'au début de l'automne.

"Le marché semble avoir décidé de passer outre le fait que la pénurie actuelle de sucre s'aggrave, sachant que l'offre devrait progresser durant la prochaine année de récolte", signale M. Weinberg, analyste à la Commerzbank.

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