COURS DE MATIERES PREMIERES - Lundi 15 Mars 2010
15 mars 2010
1. Energie : le brut se maintient à ses sommets
Cette semaine, le brut avait l'euro avec lui. La légère remontée de l'euro de 1,3550 $ mardi à 1,3795 vendredi a soutenu le cours du brut qui campe au-dessus des 80 $ le WTI, et jusqu'à 83 $
vendredi.Depuis des mois, nous évoluons dans un range compris entre 70 $ et 84 $. Actuellement, nous sommes au plus haut.Au chapitre des bonnes nouvelles, l'AIE a revu à la hausse ses
anticipations de consommation mondiale de pétrole pour 2010 de 70 000 barils/jour.
Derrière ce chiffre se cache une dure réalité : la demande de brut des pays de l'OCDE est revue à la baisse de 120 000 barils/jour. Ce sont donc les Emergents qui tirent à eux seuls la demande --
et la croissance ! --, la Chine comptant pour un tiers de la demande des Emergents.
Entre 2009 et 2010, la demande moyenne de brut devrait ainsi augmenter de 1,8% (+1,6 Mbj), passant ainsi de 85 Mbj à 86,6 Mbj.
Côté quotas de production, l'OPEP se réunit mercredi et devrait les laisser inchangés. Quotas que de toute façon elle ne respecte pas puisqu'ils sont largement dépassés...Malgré un quota fixé par
l'OPEP à 24,84 Mbj (soit 40% de la production mondiale), la production réelle est actuellement de 26,7 Mbj. Et si on ajoute l'Irak, la production jour est de 29,2 Mbj ! Largement
suffisant...Vendredi, livraison avril, le WTI cotait en fin de journée 81,22 $ sur le NYMEX. Et le Brent 79,34 $, même échéance, sur l'ICE.
2. Métaux précieux : Audi met le feu aux platinoïdes
L'or s'est légèrement replié, mais reste au-dessus des 1 100 $ et 800 euros. Après être revenu la semaine précédente à 1 163 $, les prises de bénéfices se multiplient...Côté offre, la production
sud-africaine reste sur le déclin, ce déclin s'accélérant : sa production aurifère sur un an a chuté de 18% !
Côté demande, la demande d'investissement reste moteur, mais demande des joailliers s'éveille, l'Inde ayant importé 35 tonnes d'or le mois dernier, et autant en janvier.
Les perspectives ?
"L'or a buté la semaine dernière sous les 1163 $ comme nous l'anticipions et se dirige maintenant vers la zone de supports à 1 044 $/1 075 $", nous dit Sébastien Duhamel dans L'Investisseur Or
& Matières qui poursuit : "Nous attendons donc un retour vers cette zone dans les prochaines semaines. Graphiquement, nous pourrions être dans une tête épaule inversée, figure haussière, avec
une première épaule lors du premier test des 1 163 $, une tête lors du point bas à 1 044 $ et une deuxième épaule qui serait en cours. Dans ce cadre, nous devrions donc revenir tester les 1 075 $
une nouvelle fois avant de reprendre le chemin de la hausse vers les 1 226 $".
[NDLR : Avec un premier plus-haut attendu à 2 000 $ -- l'or est un investissement vedette à ne pas manquer. Pour en profiter, les spécialistes de l'Investisseur Or & Matières vous guideront
vers les meilleures opportunités "court terme" ou "long terme"... pièces ou lingots... minières ou certificats : ne manquez pas la hausse historique du métal jaune...]
En attendant, le cours de l'once spot terminait la semaine à 1 101,50 $ à New York.
L'argent est resté stable et terminait vendredi à un niveau proche de celui de la semaine précédente, à 17,07 $ sur le spot de New York
Quant aux platinoïdes, ils ont accéléré à la hausse.
Star incontestée des métaux précieux cette semaine, le palladium, qui est venu flirter avec les 480 $, un point haut depuis mars 2008. Le platine n'était pas en reste et revenait à 1 626 $.
Merci Audi !
Le constructeur allemand, confiant en l'avenir, pour ne pas dire carrément optimiste, dit vouloir vendre plus d'un million de ses automobiles haut de gamme cette année. C'est un retour au niveau
de ventes d'avant-crise économique !
Sachant que l'automobile représente 65% des débouchés des platinoïdes, ces derniers ont largement profité de l'effet d'annonce.
3. Métaux de base : suspendus à la Chine, et à bout de souffle
Toujours pas de directionnel clair...
Les métaux, revenus à des niveaux très élevés depuis un le creux de fin 2008, s'essoufflent, évoluent en range, se cherchent...Il faut dire qu'entre l'émergence de l'épineux problème de la dette
publique des Etats dits "riches" (on se demande de quoi ?), et les velléités chinoises de ralentir leur économie, les doutes sont légitimes.Les fondamentaux actuels de nos métaux ? Hausse des
stocks, hausse de la production et demande incertaine. Pas de quoi propulser les métaux à la hausse !
Beaucoup de spéculation également autour de la Chine : veut-elle vraiment ralentir son économie ? Voilà qui ne rassure guère les investisseurs qui s'attendent à une baisse des importations de
matières premières par la Chine
Heureusement, l'empire du Milieu a annoncé jeudi une hausse de 20,7% de sa production industrielle, en rythme annuel sur janvier et février. Voilà qui a ponctuellement mis un peu de baume au
coeur des investisseurs.
Cerise sur le gâteau, le Premier ministre chinois a annoncé ce week-end : "Nous devons poursuivre une politique budgétaire volontariste et une politique monétaire souple pour consolider la
reprise". Il exclut également toute réappréciation du yuan.
Au moins les choses sont claires.
Enfin, pas si claires que cela... puisque les banques chinoises ont accordé deux fois moins de nouveaux prêts en février qu'en janvier ! Si ce n'est pas un coup de frein brutal ça...
4. Soft commodities : repli
Le rapport de l'USDA (département américain de l'Agriculture) a pesé sur les cours des grains cette semaine, qui s'affichent en repli.Nous croulons sous le blé. Le niveau de stock
mondial de blé en fin de saison est revu à la hausse encore et devrait atteindre un niveau haut comme jamais depuis 30 ans (197 Mt). Soit une demi-année de consommation de blé en stock. De quoi
endormir la spéculation pour un bon bout de temps...
Révision à la hausse également de la production argentine de maïs.
Côté soja, l'USDA s'attend à un repli léger des stocks américains. En revanche, la récolte qui démarre en Amérique du Sud s'annonce bonne.Du coup, les cours se sont repliés. Le blé revient à 4,80
$, le soja 9,30 $ et le maïs 3,63 $ le boisseau sur le CBOT, échéance mai.
Le cacao semble ne plus motiver les investisseurs pour le long terme. En repli depuis le point haut historique de janvier à 2 339 livres, les cours pourraient évoluer en range dans les semaines à
venir. Sur le LIFFE, le cacao terminait la semaine à 2 194 livres la tonne.
Le cours du sucre a cassé le seuil psychologique des 20 cents la livre. En effet, l'Inde, dont dépend l'équilibre du marché, a revu sa production de sucre à la hausse de 5%.Du coup, face à la
baisse du cours, la Malaisie et l'Egypte qui allaient lancer un appel d'offres, ont reporté leurs importations.
Beau krach. Nous sommes ici dans l'anticipation, le marché étant pour cette année déficitaire et les fondamentaux porteurs jusqu'à la fin de l'été.
On peut s'attendre à un rebond intermédiaire avant la reprise de la baisse vers les 16 cents, 13,50 en extension. Mais un retour au-dessus des 25 cents, même s'il n'est pas exclu
fondamentalement, est pour l'instant techniquement difficile. Affaire à suivre...