1. Le brut se tient, envers et contre tout. Pour l'instant
Les cours du pétrole sont restés stables d'une semaine sur l'autre, autour de 85 $. Malgré le retour de l'aversion au risque en cours de semaine, l'apaisement autour de la question grecque vendredi et les quelques signes de reprise en provenance des Etats-Unis ont soutenu le cours du pétrole en fin de semaine.

A noter que le marché fait totalement abstraction des fondamentaux du marché pétrolier. La remontée de la production journalière de l'OPEP à 26,88 millions de barils -- soit deux millions de plus que le quota convenu -- n'a eu aucun impact.

Les perspectives à court moyen terme ?
"Le Brent a buté à nouveau proche de la résistance majeure des 90 $, retracement de 50% de la correction de 2008/2009, confirmant les signes d'essoufflement observé ces dernières semaines", nous indique Sébastien Duhamel de L'Investisseur Or & Matières... "Nous sommes donc désormais baissier en dessous des 93 $". Sébastien recommande de shorter le brut sur rebond.

Livraison juin, le WTI cotait vendredi 85,79 $ sur le NYMEX, et le Brent 87,22 $ sur l'ICE londonien, même échéance.

 

2. Métaux de base : dégringolade
Les métaux, qui avaient touché des niveaux record mi-avril, ont plongé avec les marchés actions européens. Victimes du retour de l'aversion au risque, au moment où la Grèce s'embourbait et tirait avec elle le Portugal et l'Espagne.

La volonté affichée par Bruxelles, en milieu de semaine, de boucler rapidement le plan de financement grec a redonné des couleurs aux matières qui finalement limitaient la casse en fin de semaine.

Comme pour le pétrole, les fondamentaux du marché des métaux ont été éclipsés. Notez que l'Organisation internationale du plomb et du zinc s'attend pour 2010 à un marché excédentaire de 418 000 tonnes. Pour mémoire, le marché était déjà excédentaire de 445 000 tonnes en 2009.

Et maintenant ? Comment vont évoluer les cours des métaux ? Deux camps s'affrontent.

D'une part, vous avez les bulls, optimistes quant à la reprise économique mondiale. Qui voient les cours continuer à progresser, soutenus par la demande.

De l'autre les bears, qui s'inquiètent d'un possible resserrement monétaire chinois et d'un ralentissement des importations de l'empire du Milieu.

 

3. Soft commodities : maïs, coton et cacao à l'honneur
Le soja
reste soutenu par la demande chinoise et terminait la semaine autour de 9,99 $ le boisseau livraison juillet sur le CBOT.

Le blé a été légèrement soutenu par une hausse des exportations américaines. En fin de journée, il affichait vendredi 5 $ le boisseau, livraison juillet.

Le cours du maïs a été soutenu par des spéculations anticipant une hausse de la demande chinoise de maïs. En effet, le pays a été touché par la sécheresse et sa production a été mise à mal. Ce qui l'obligerait à venir s'approvisionner sur les marchés internationaux, ses réserves s'épuisant. Selon certaines estimations, les importations chinoises devraient atteindre sur 2010 quelque 500 000 tonnes de maïs. Je pense que nous irons au-delà.

Livraison juillet, le cours grimpe à 3,74 $ le boisseau sur le CBOT.

Pour compléter ce que je vous disais vendredi sur le coton, notez que la compagnie malienne de textile table sur une production de 230 000 tonnes sur la saison 2009/2010 contre 330 000 prévues. Révision à la baisse de 30% ! Ce qui participe à soutenir le cours qui est toujours non loin de son niveau record.

Le cacao bat tous ses records et vient de franchir la barre symbolique des 2 400 livres la tonne à Londres (soit une hausse de 100% depuis le creux de l'automne 2008). Du jamais vu depuis plus de 20 ans.

Le marché devrait ressortir cette année fortement déficitaire de 124 000 tonnes (estimations Fortis). En cause, le repli de l'offre des deux plus gros producteurs mondiaux : Côte-d'Ivoire et Ghana.

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