Forêts classées Ivoiriennes : 50 % de la superficie occupée par des plantations agricoles
20 juil. 2012Il s’est ouvert le lundi 23 juin à N’Sah hôtel de Grand Bassam un atelier régional sur le boisement et le reboisement des forêts africaines. Au cours de cette rencontre régional, le directeur général de la Sodefor, Dr Vénance Kouadio, a longuement parlé des forêts classées ivoiriennes. Selon l’expert, les 231 forêts classées sont aujourd’hui menacées du fait de l’attitude de certains planteurs qui, sans crainte, l’occupent illégalement en y créant des plantations agricoles. Estimée à 4,195 millions d’hectares, 50 % de ces 231 forêts classées sont occupées en partie par des exploitations de café et de cacao. En effet, cette occupation illégale des forêts classées représente une difficile équation pour les autorités compétentes dont la Sodefor, a qui mandat a été donné par le gouvernement ivoirien pour gérer ces forets particulières. Le directeur général de la Sodefor l’a lui même reconnu en présence du directeur exécutif de l’Organisation internationale des bois tropicaux (Oibt), Emmanuel Zé Méka et du Dr. Daniel Aka Ahizi, ministre de l’Environnement et des Eaux et Forêts.
En effet, cette situation constitue une véritable problématique pour les responsables en charge de cette structure étatique. Car, pour le directeur général de la Sodefor, détruire les plantations créées illégalement dans ces forêts signifieraient réduire les recettes de l’Etat, quand on sait que l’économie de la Côte d’Ivoire repose sur l’agriculture. Aller également contre ces plantations illégales est synonyme d’ôter le pain de la bouche d’une frange de la population, à l’heure où la lutte contre la pauvreté constitue une priorité pour le gouvernement ivoirien. Laisser la situation évoluer telle qu’elle se présente, conduirait à la disparition totale de la forêt ivoirienne. Face à ce dilemme, la Sodefor avec le soutien du ministère de l’environnement et des Eaux et Forêts a mis en place une nouvelle politique forestière.
Dans cette politique, une clause invite les deux parties (Sodefor et paysans) à s’accorder sur un contrat. Ce parchemin invite le paysan à prendre des engagements. Il lui est donc recommandé de ne plus étendre sa plantation au-delà de la superficie en production, à payer une contribution de 12.000 Fcfa par hectare et par an pendant la durée du contrat. Le contrat lui intime également l’ordre de faire un planting de 50 à 100 plans par hectare. Ainsi progressivement, comme l’a indiqué Dr Vénance Kouadio, les plantations vont disparaître au profit des plans forestiers. Les résultats déjà enregistrés, au dire du directeur général de la Sodefor, sont encourageants. Mieux, il fait remarquer que les fonds recueillis au titre de la contribution des paysans qui ont des plantations logées dans les forêts classées seront gérés localement et consacrés à la mise en place de projets socio-économiques.
Source Soir Info