petroleOn sait qu'il existe des réserves fascinantes. Après l'Asie centrale, l'Afrique reste le dernier continent a ne pas avoir été pleinement exploré.C'est bien sur ce continent que les majors risquent de signer leur dernier "contrat du siècle".

Petit tour d'horizon...

Nairobi, le Houston africain
Début mai s'est tenue la East Africa Oil Conference. Il est rare de voir l'ensemble des métiers du pétrole se réunir pour un même événement. Il est encore plus rare de les voir réunis en Afrique. Ainsi, la conférence a réuni pêle-mêle producteurs, raffineurs, indépendants, géologues...

Tous étaient là pour souligner l'importance de la côte est-africaine pour l'exploration.

Total, Anadarko, Sasol, Tullow, Apache, Cairn... même International SOS, une compagnie chargée d'assurer la sécurité des étrangers dans les pays risqués, étaient présentes.International SOS sera utile. Le nombre d'expatriés dans ces pays devrait exploser dans les années à venir...

La porte de sortie du pétrole africain
L'Etat kenyan a déjà loué 36 blocks, où 32 puits exploratoires ont été forés. 75 000 km2 de données sismiques ont déjà été récoltées.

Depuis quelques temps, le Kenya est devenu un nouvel eldorado pétrolier. Pourtant, c'est moins pour ses réserves que pour sa position stratégique en Afrique de l'Est.

Les ports kenyans pourraient bientôt voir se diriger vers eux le pétrole ougandais. Disposant d'un seul pipeline pour l'instant, les parapétroliers fourmillent d'idées pour développer l'exportation du pétrole à travers le Kenya. Les richesses en jeu sont telles, que la baisse du baril en 2008-2009 n'a jamais dissuadé les pétroliers de rester dans le pays.

D'ailleurs, on comprend la persévérance de ces acteurs. Les réserves du continent pourraient être gigantesques.

Une nouvelle Russie inexplorée
L'Afrique a autant de pétrole que la Russie. Les réserves pourraient atteindre les 120 millions de barils !

On estime que le sous-sol africain pourrait produire jusqu'à 12,6 milliards de barils d'ici 2015.

Cerise sur le gâteau, l'Afrique a des quantités impressionnantes de shale oil.

Un baril plus facile d'accès
Les gisements africains ont un autre avantage : la géologie.

Oubliez l'Arctique, la Sibérie et les chapkas, le sous-sol africain est bien plus facile d'accès que le sous-sol russe.

Et à regarder les démêlés de BP sur le continent russe, on se demande pourquoi le pétrolier persiste à rester dans le jeu... quand d'autres continents n'attendent que de nouveaux investissements pour faire jaillir le pétrole.

Tullow ouvre le continent
Nous savons depuis des années que l'Afrique a du pétrole.

Du pétrole a déjà été découvert dans les années 1930 à Madagascar. Dans les années 1960, c'était le tour du Mozambique. Mais à l'époque, l'or noir se trouvait en creusant la terre avec ses mains. Plus maintenant.

Depuis les années 1990, les nouveaux gisements sont de plus en plus chers et difficiles à exploiter. Désormais, pour un baril découvert, quatre sont consommés. Les prix ont alors commencé à remonter. Aujourd'hui, le baril semble devoir rebondir éternellement au-dessus des 100 $ à New York.

Ca a été l'occasion de voir réapparaître l'Afrique sur les écrans radars de professionnels du pétrole. Deux compagnies se sont en particulier distinguées :

  • Anadarko sur la côte ouest.

  • Tullow sur la côte est

C'est la découverte du champ pétrolier ougandais Kingfisher qui a alerté le secteur du potentiel pétrolier de l'Afrique.

Dans la foulée des deux aventuriers de la jungle, d'autres grands groupes se sont engouffrés dans la brèche. Je devrais dire le rift.

Les émergents s'installent
La grande offensive des Chinois en Afrique est connue.

Cela fait longtemps que les CNOOC, CNPC et autre Sinopec sont présents. Mais ils ont vite été rejoints par leurs homologues. Les Indiens, les Sud-africains, les Saoudiens sont désormais présents en Afrique.

Total assis sur un milliard de barils
Total a été une des premières à sentir le potentiel de ces régions. D'ailleurs, c'est grâce à Tullow que le français se retrouve actuellement sur un tas d'or noir.

En mars 2011, le français a enfin conclu son association avec Tullow et son collaborateur chinois CNOOC. Les trois compagnies vont partir à l'assaut d'un gisement extrêmement prometteur en Ouganda.

Selon les premières estimations, le gisement contiendrait plus d'un milliard de barils. Total estime qu'un autre milliard reste à découvrir.

Un contient qui exporte
Aujourd'hui, l'Afrique fait figure d'ultime eldorado du pétrole pour les groupes internationaux.

Comme les Etats-Unis, l'Afrique détient d'importantes quantités de pétrole. Certaines estimations parlent de 10% des réserves mondiales.

Mais à la différence des Etats-Unis, les Africains ne les consomment pas entièrement. Seulement 3% des réserves mondiales leur suffisent.

Devinez alors pourquoi les majors se ruent sur l'Afrique ? Parce qu'il s'agit des rares gisements qu'elles pourront vendre à New York ou à Londres.

Achetez les dernières gouttes de pétrole
Pour profiter du boom pétrolier africain, je vous conseillerais de repérer quelles compagnies se sont spécialisées sur ce continent.

Les pétroliers et les parapétroliers spécialisés sur ces pays verront leurs profits décoller au fur et à mesure que le contient révèlera son potentiel.

 

Par Florent Detroy, pour l'Edito Matières Premières & Devises

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