L’huile d’olive de Tunisie est longtemps restée dans l’ombre des deux grands producteurs espagnols et italiens. Aujourd’hui elle revendique son origine et s’exporte en bouteille.

 

depuis Sfax, au sud-est de la Tunisie

Les consommateurs européens cuisinent depuis longtemps l’huile d’olive tunisienne sans le savoir ! Elle entre pourtant jusqu’à 40% dans la composition des huiles d’olive produites en Espagne et en Italie, et ensuite réexportées en France. Des mélanges savamment dosés en fonction des goûts de ces différents pays, qui étaient vendus sans aucune mention d’origine jusqu’en 2008.

 

zitzitoune240.jpgPourtant la Tunisie est le quatrième producteur mondial d’huile d’olive, après l’Espagne, l’Italie et la Grèce. Elle en est aussi le 2ème exportateur mondial. D’où la volonté des autorités tunisiennes de sortir cette production de l’anonymat et de faire diminuer progressivement la part du vrac, 95% encore aujourd’hui, au profit de l’huile conditionnée en bouteille et estampillée « huile d’olive de Tunisie ».

 

Une façon de valoriser davantage le nectar de l’olivier, qui marque si fortement le paysage tunisien, puisqu’il occupe les deux tiers des terres arables, souvent dans des conditions d’aridité extrême, ce qui ne facilite pas la productivité mais qui épargne aux oliviers les tourments des ravageurs et donc l’abus des pesticides !

 

Naturelle et donc de plus en plus certifiée biologique, de bonne qualité depuis la modernisation des huileries dans les années 90, l’huile d’olive tunisienne est en quelque sorte « condamnée » à se faire connaître pour affronter deux concurrents qui progressent à l’export : la Turquie et la Syrie. Le but est aussi de compenser la baisse régulière des cours.

 

L’huile d’olive mise en bouteille en Tunisie se vend deux fois plus cher que celle qui est expédiée en vrac. Destinations principales aujourd’hui : la Jordanie, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. Viennent ensuite la Russie, les Etats-Unis et beaucoup plus loin la France. « Conquérir des marchés vierges est plus facile que de conquérir des pays familiers de l’huile d’olive mais qui ne jurent que par l’huile italienne ou espagnole », explique Lemia Thabet, la responsable du conditionnement au ministère de l’Industrie.

 

L’objectif est de réaliser 10 % des exportations d’huile conditionnée avec le label tunisien d’ici la fin de l’année prochaine. Que ce soit par le canal de la grande distribution ou celui des épiceries fines.

 

Source RFI

Retour à l'accueil