afriquemapAbidjan - L’ONG internationale Oxfam interpelle la Banque mondiale (BM) sur l’acquisition de terres agricoles des pays en développement par des investisseurs étrangers, à la base de la famine de leurs populations et demande des actions coordonnées avec l’Union africaine pour des résultats rapides.

"Le monde connaît une ruée effrénée sur les terres qui expose des populations pauvres à la faim, à la violence et au risque de vivre le reste de leur vie dans la pauvreté", dénonce le directeur du Programme panafricain d’Oxfam, Irungu Houghton.

Il a appelé urgemment les amis de l’Afrique à faire pression sur la Banque mondiale, en tant que conseillère sur les contrats fonciers et investisseur dans le foncier, à empêcher tout accaparement de terres, en attendant que des mesures plus rigoureuses de protection soient en place pour décourager les acquisitions de terres dommageables.

Selon Oxfam, la Banque mondiale, en tant qu’investisseur influent dans les contrats fonciers, doit appliquer un gel temporaire de ses investissements dans les terres agricoles dans les pays en développement et œuvrer à la définition de normes d’acquisition de terres pour les investisseurs.

"L’accaparement des terres dans le monde rural en Afrique est aggravé par les lois statutaires et coutumières qui peuvent être interprétées avec beaucoup de flexibilité lorsque les investisseurs ont le soutien des élites locales ou des décideurs politiques gouvernementaux", souligne l’ONG internationale.

Elle demande donc des actions coordonnées entre l’institution financière internationale et les pays membres de l’Union africaine pour des résultats rapides.

"Les Etats membres de l’Union Africaine devraient s’engager et agir maintenant", insiste le directeur du Programme panafricain d’Oxfam.

Entre 2008 et 2009, selon Oxfam, les transactions foncières ont triplé, faisant de la terre "un investissement rentable".

Selon la Coalition internationale pour l’accès à la terre (ILC), sur la période 2000-2010, 106 millions d’hectares ont été acquis par des investisseurs étrangers dans les pays en développement.

"Il faudrait que les états membres de l’Union africaine agissent vigoureusement pour geler toute acquisition de terres de plus de 200 hectares, pour au moins une année, afin de permettre d’entreprendre des études d’impact", conclut-elle.

 

Source AIP

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