La trypanosomose bovine constitue un frein au développement de l’élevage en Afrique de l’Ouest. Les mesures de lutte actuelles, principalement dirigées contre les mouches tsé-tsé qui la transmettent, ne sont pas suffisamment efficaces. Il existe cependant d’autres pistes à explorer pour contrôler la maladie : celle de la valorisation des petits taurins ouest-africains, de moins grand gabarit que les zébus, mais qui présentent l’avantage d’être tolérants à la maladie. Une équipe du Cirad s’est donc intéressée aux mécanismes génétiques de cette tolérance pour, à terme, intégrer ces taurins dans les programmes de sélection de races bovines.

 

La trypanosomose bovine est une maladie parasitaire du sang due à plusieurs espèces de trypanosomes, transmise essentiellement par les mouches tsé-tsé. A l’heure actuelle, les mesures de lutte – piégeage des mouches, utilisation d’insecticides et de médicaments trypanocides – ne suffisent pas à endiguer la maladie. Une équipe du Cirad a donc examiné les possibilités offertes par les ressources animales d’Afrique de l’Ouest, qui pourraient être mises à profit pour lutter contre cette maladie endémique.

Cette région possède, en effet, une grande variété de races bovines, dont certaines font preuve d’une remarquable tolérance à la maladie. Il s’agit des races taurines locales, qui sont capables de contrôler les effets pathogènes des trypanosomes et de rester productives dans les zones d’enzootie. Ces petits taurins ouest-africains trypanotolérants sont cependant moins productifs que les zébus et moins aptes à la traction animale.

La première étape de ces recherches a porté sur les mécanismes génétiques de cette trypanotolérance. Ces études ont été menées avec plusieurs partenaires régionaux, en particulier le Cirdes, au Burkina Faso, et l’université d’Abomey-Calavi, au Bénin.

Pendant deux ans, 500 bovins élevés par des pasteurs peuls ont été suivis. Ils ont fait l’objet de prises de sang mensuelles et d’un diagnostic des trypanosomoses. Leur taux d’anémie, l’un des principaux symptômes de la maladie, a également été mesuré. Leur capacité individuelle à contrôler l’anémie pendant toute la durée du suivi a été estimée grâce à des modèles statistiques. Les analyses génétiques pratiquées sur ces bovins ont permis d’identifier un marqueur microsatellite associé à l’anémie et un gène candidat, proche de ce marqueur, impliqué dans la réponse immunitaire.

Le Cirad, en partenariat avec l’Inra, recherche actuellement les polymorphismes génétiques qui ont été sélectionnés, par l’environnement et les hommes, chez les races bovines ouest-africaines, à l’aide des outils d’étude à haut débit du génome. La prochaine étape consistera à identifier, au sein des gènes sélectionnés, les polymorphismes responsables de la trypanotolérance, afin d’accompagner les schémas d’amélioration génétique et de croisements des bovins.

 

Source : www.cirad.fr

 

 

Retour à l'accueil