En juin, le gouvernement nippon devrait dévoiler sa stratégie pour passer au peigne fin plusieurs centaines de milliers de kilomètres carrés de mer, afin de prospecter les matières premières censées y sommeiller. Une initiative qui ne manquera pas, semble-t-il, de chatouiller le dragon chinois, lequel a des visées sur certaines îles et atolls.

Automobiles peu gourmandes en énergie, téléphones portables, écrans à cristaux liquides : ces produits qui ont envahi notre existence ne sauraient se concevoir sans le recours à toutes sortes de minerais, certains considérés comme des métaux rares. Cobalt, manganèse, cuivre, nickel, nodules polymétalliques, hydrate de méthane: c’est le genre de richesses minérales dont les Japonais souhaitent ardemment trouver la trace au large des côtes de leur archipel. L’industrie nippone en aura grandement besoin dans les années à venir, notamment pour s’aventurer sur les terres des nouvelles technologies.

Les investissements que s’apprête à faire le gouvernement nippon s'inscrivent dans ce contexte : Tokyo travaille actuellement sur une stratégie de prospection puis d’exploitation des minerais sommeillant dans les profondeurs marines. Selon une agence de presse francophone, le voile sera levé sur ce programme dès juin prochain, consistant à passer au peigne fin 340.000 kilomètres carrés, dans la Mer de Chine orientale et l’Océan Pacifique. L’agence n'en dit pas plus, mais il est connu que de telles recherches exigent des trésors de technologie et s’avèrent très coûteuses.

Îles, archipel, atolls…

Le Japon prétend déployer une telle offensive dans ses eaux territoriales propres, mais il pourrait bien chatouiller l'imprévisible dragon chinois qui revendique une partie de cette zone maritime, en particulier tout autour des îles Senzaku, «perdues» entre le Japon et Taiwan.


En outre, la Chine a des visées sur une zone économique exclusive de grande envergure, aux abords de l’atoll d’Okinotorishima, le point le plus au sud du Japon. Des tensions pourraient donc se faire jour entre les deux principales économies asiatiques, toutes deux voraces quant aux matières premières.

Les nationalismes énergétiques

Le colosse chinois n’a pas que des soucis, de ce point de vue, avec les Japonais. La Chine et le Vietnam s’accusent mutuellement de violer leur souveraineté territoriale dans l’archipel des Spratleys, en réalité des miettes d’îles coralliennes au sud de la Mer de Chine, où d’importantes quantités d’hydrocarbures se dissimuleraient.

Selon Jacques Percebois, directeur d’un centre de recherches (Creden) à l’Université de Montpellier, les gouvernements des Philippines, de Taïwan, de la Malaisie et du Brunei auraient également des prétentions sur les eaux encerclant les Spratleys. Des rivalités qu’il appelle «les nationalismes énergétiques».

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