Pétrole : une progression laborieuse

Les cours du baril de brut ont entamé la semaine sur une baisse, tombant lundi jusqu’à 71,06 dollars à Londres et 71,34 dollars à New York. L’indice ISM américain, qui a continué de progresser en juin, mais à un rythme plus faible que prévu, a ensuite maintenu les cours sous les 72 dollars. «Les chiffres décevants sur l’emploi américain devraient continuer de peser sur la demande de pétrole, tout comme les chiffres de l’immobilier et de l’activité manufacturière», prévient Tom Pawlicki, de MF Global. Malgré un net affaiblissement du dollar, le moral restait au plus bas.

 

Puis, retournement de situation complet mercredi. Alors que les marchés d’actions retrouvent de la vigueur, les prix du pétrole rebondissent de 3% à plus de 74 dollars ! Les investisseurs anticipaient alors une baisse des réserves de pétrole de 1,8 million de barils. Le marché se reprenait alors après six replis consécutifs.

 

Jeudi, l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) leur donnait raison. Mieux encore, elle annonçait un recul spectaculaire des stocks aux Etats-Unis de 5 millions de barils. Parallèlement, le FMI relevait sa projection pour la croissance mondiale en 2010, à 4,6% contre 4,2% estimé en avril, et écartait la possibilité d’une nouvelle récession aux Etats-Unis. Ces deux nouvelles font encore grimper les cours qui terminent à New York à 75,44 dollars. Confiants, les marchés ont poursuivi leur progression vendredi pour terminer à 76,09 dollars.

 

Entre mardi et vendredi, le baril a gagné 4,11 dollars, soit près de 6%. «Quand le sentiment du marché vis-à-vis de l’économie mondiale s’améliore, on voit des rebonds de ce genre. Jusqu’à ce qu’une nouvelle, que ce soit concernant la croissance en Chine ou les dettes publiques, donne l’envie de retirer son argent», constate Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

 

Métaux de base : la Chine dope les perspectives

Du côté des métaux de base, l’enthousiasme a dominé la semaine. Il y a tout d’abord eu le soulagement des annonces macroéconomiques: le FMI qui écarte une récession, la production industrielle allemande qui repart, une baisse des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis. Puis, la Chine est intervenue en détaillant son plan de developpement des régions de l’ouest.

 

Ce projet gigantesque, de près de 100 milliards de dollars, doit passer par le developpement des infrastructures, des voies ferrées, des routes ou encore des réseaux électriques. Autant d’opportunité d’achat et de diminution de stocks pour le secteur des métaux de base.

 

Le cuivre a grimpé de 3,7%, à 6680 dollars la tonne. L’aluminium, le plomb et l’étain ont respectivement gagné 2,4% (2000 dollars la tonne), 4,2% (1835 dollars) et 2,8% (17.690 dollars).

 

Le dollar faible soutient l’or

Après avoir chuté la semaine précédente, l’or a réussi à termine en hausse vendredi dernier à 1208,75 dollars vendredi au fixing du soir. Considéré comme vulnérable par les analystes, alors que le moral revient sur les marchés, le métal jaune a pu profiter d’un affaiblissement du dollar face à l’euro, permettant des achats à bon compte. En attendant la saison des mariages en Inde (octobre), les perspectives sont plutôt à la baisse. D’autant plus que la Chine a affirmé au cours de la semaine que l’or ne faisait pas parti de ses investissements prioritaires. Cependant, le métal jaune devrait encore pouvoir bénéficier de son rôle de monnaie refuge, au regard des inquiétudes sur les dettes souveraines qui peuvent ressurgir à tout moment sur les marchés.

 

Platine et palladium ont suivi l’or en terminant en légère hausse à respectivement 1527 dollars et 1516 dollars l’once. Seule l’argent a finit en baisse à 17,87 dollars.

 

Le cacao retrouve son calme

Après avoir grimpé la semaine précédente sous l’effet d’une tension sur l’offre, le cacao a terminé vendredi en légère baisse. D’après les analystes, la période estivale est souvent propice à ce type de retournement car il s’agit d’une période où les consommateurs se détournent du chocolat au profit des produits plus rafraîchissants. La baisse de la demande entraîne une baisse de la tonne de cacao pour livraison en septembre à 2378 livres sterling sur le Liffe de Londres. Sur le NYBoT, le contrat pour livraison en septembre valait 2999 dollars contre 3021 dollars la tonne une semaine plus tôt.

 

A l’inverse, les cours du sucre ont continué leur progression cette semaine, toujours soutenus par une demande robuste et des tensions sur l’approvisionnement. A Londres, le contrat de sucre raffiné pour livraison en octobre est monté jusqu’à 535 livres la tonne, son niveau le plus élevé depuis le début mars dernier. Il termine à 519,10 livres vendredi contre 482 livres une semaine plus tôt.

 

Les prix du blé, du maïs et du soja ont également fortement progressé. Le département américain de l’agriculture (USDA) a revu en baisse ses prévisions de production mondiale de blé pour la campagne 2010/2011 pour cause de «conditions climatiques néfastes aux cultures». Le contrat de blé à échéance en septembre s’est établi à 5,38 dollars (+6,96% sur la semaine). Le contrat de maïs pour livraison en décembre a fini à 3,95 dollars le boisseau (+2,80%). Enfin, le contrat de graines de soja a terminé à 9,53 dollars (+5,24%).

 

Gazzane, Hayat
Source LE FIGARO.FR

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