MATIERES PREMIERRES HEBDO – Au cours de la semaine du 18 octobre, la tonne d’arabica a franchi les 200 cents la livre en raison d’une météo défavorable au sein des pays producteurs. Or et pétrole ont fortement chuté, pénalisés par une remontée brusque de la devise américaine.

 

Le café dopé par une mauvaise météo

Le café a flambé sur les marchés. Le robusta s’est envolé de 200 dollars la tonne à Londres jeudi dernier, à 1910 dollars, un plus haut depuis juillet 2008. De son côté, l’arabica a atteint 203,50 cents la livre à New York, dépassant le seuil de 200 dollars pour la première fois depuis septembre 1997.

 

Des mauvaises conditions météorologiques compliquent les productions, notamment un temps sec en Amérique du Sud, des fortes pluies en Asie et en Amérique centrale, et le typhon Megi, le plus puissant depuis 20 ans dans l’océan Pacifique, qui pourrait s’abattre sur le premier pays producteur de robusta, le Vietnam. De plus, la Colombie, qui a déjà vécu sa pire récolte en 33 ans l’an dernier, a revu ses prévisions de production en baisse de 5% pour 2010 à 9,5 millions de sacs.

 

Toujours du côté des alimentaires, les prix du soja sont montés à des niveaux plus vus depuis plus d’un an à Chicago. La production a bénéficié d’une perspective de forte demande. Le département américain de l’Agriculture évoque plus de 2 millions de tonnes exportés sur une semaine. De plus, une météo très sèche affecte les champs du Brésil ce qui fait craindre une tension sur l’offre. Vendredi, le boisseau de soja pour livraison en janvier s’établissait à 12,17 dollars. Le contrat de maïs à échéance décembre valait 5,6425 dollars, tandis que le contrat de blé pour livraison en décembre s’échangeait à 6,67 dollars.

 

Le pétrole joue aux montagnes russes

Les marchés pétroliers ont pour leur part calqué leurs mouvements sur ceux du dollar. Ainsi lundi dernier, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour livraison en novembre a terminé à 83,08 dollars avant de dégringoler de 4% le lendemain à 79,49 dollars, après la décision de la Chine de rendre sa politique monétaire moins souple, qui s’est accompagnée d’un fort rebond de la monnaie américaine.

 

«Ce qui compte, c’est le dollar», a confirmé Rich Ilczyszyn, de Lind-Waldock. «Le dollar avait subi de fortes ventes alors qu’on parlait de l’assouplissement monétaire. L’idée, c’était de vendre du dollar et d’acheter d’autres devises et des matières premières», explique-t-il. D’après Tom Bentz, de BNP Paribas, la décision chinoise «a surpris tout le monde. Cela a renforcé le dollar, et cela peut être interprété comme une tentative de la Chine de ralentir son économie, ce qui pourrait se traduire par un ralentissement de la croissance de la demande de pétrole».

 

Toujours sous la pression du dollar, les prix du baril ont de nouveau subi de fortes baisses jeudi. A New York, le baril de «light sweet crude» pour livraison en décembre a terminé à 80,56 dollars, pour son premier jour en tant que contrat de référence. Dans le même temps, le Brent reculait à 80,56 dollars.

 

Vendredi, alors que le dollar se stabilisait face aux autres devises, les cours ont terminé en hausse sur le Nymex, à 81,69 dollars. A Londres, le baril terminait également en hausse à 81,69 dollars.

 

L’or freine son ascension

Sur les marchés des métaux précieux, l’or a enregistré sa première baisse hebdomadaire depuis septembre. L’once a dégringolé de 70 dollars à 1315,45 dollars vendredi dernier. Comme le pétrole, le métal jaune a souffert du rebond du dollar. Sur la seule journée de mardi, jour de l’annonce chinoise sur ses taux, l’or a perdu environ quarante dollars. Ces mouvements de corrections temporaires étaient toutefois anticipés par les investisseurs qui restent convaincus que les perspectives sont positives pour le métal précieux.

 

Les marchés attendent désormais les conclusions du G20 dont le principal sujet de conversation sera les devises, ainsi que les annonces de la Fed après la réunion de son comité politique monétaire début novembre.

En attendant, l’argent, qui évolue en duo avec l’or, s’est replié à 23,05 dollars l’once vendredi. Les platinoïdes ont également reculé : l’once de platine a fini à 1673 dollars vendredi tandis que l’once de palladium a clôturé à 586 dollars.

 

Volatilité pour les métaux de base

Les prix des métaux de base sur le LME ont également suivi les mouvements du dollar, évoluant toutefois à des rythmes dispersés. Plomb et zinc sont ainsi montés jusqu’à 2548 dollars et 2540 dollars la tonne. Ces deux métaux ont bénéficié de l’annonce de la fermeture d’une fonderie en Chine pour «raisons environnementales».

 

Le cuivre, baromètre du marché, est monté à 8492 dollars la tonne, un plus haut en deux ans. En revanche, l’aluminium s’est stabilisé à 2382 dollars. Enfin, l’étain a reculé à 26.300 dollars.

 

Source LE FIGARO. FR

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