Matières premières : la Chine trouble les marchés
28 juin 2010
MATIERES PREMIERES HEBDO Sur la semaine du 21 juin, la décision de la Chine de revoir sa politique de change a laissé perplexes les marchés des métaux de base mais a dopé les cours de l'or. Le
pétrole a de son côté connu une semaine très agitée.
Pétrole hésitant
La semaine a été marquée par une forte volatilité des cours du pétrole. Au lendemain de l'annonce chinoise d'un assouplissement de sa politique de change, les prix du pétrole ont bénéficié d'un regain d'optimisme faisant progresser les cours à 77,82 dollars à New York. Mais l'élan a été stoppé net par des indicateurs américains décevants, laissant planer le doute sur le rythme de reprise de l'économie outre-Atlantique. Le pétrole est revenu à 77,21 dollars mardi.
Mercredi, les pertes se creusaient alors que le département de l'Energie américain annonçait une hausse des réserves de brut de 2 millions de barils. Les analystes s'attendaient à une baisse équivalente de moitié. De plus, les ventes de logements neufs aux Etats-Unis sont tombées en mai à leur plus bas niveau depuis 1963 au moins. Le pétrole a perdu 1,50 dollar supplémentaire à 76,35 dollars.
Jeudi, les cours ont évolué à l'équilibre à 76,51 dollars…avant de fortement rebondir vendredi alors que se formait une tempête tropicale dans les Caraïbes susceptible de se transformer en ouragan et de perturber la production dans le golfe du Mexique. Au final, le baril a terminé la semaine sur un gain de 2,35 dollars à 78,86 dollars (+3,07%) à New York.
Encore un record pour l'or
L'annonce des Chinois a également stimulé les cours des métaux précieux. L'or a établi un nouveau record historique à 1265,30 dollars l'once. Certains analystes revoient d'ailleurs leurs objectifs à la hausse et tablent désormais sur une once à 1500 dollars d'ici l'an prochain. A la décision chinoise viennent s'ajouter les inquiétudes persistantes entourant les problèmes de dettes souveraines en Europe et la crainte d'une reprise mondiale fragile, comme en témoignent les indicateurs américains décevants publiés au cours de la semaine. L'or joue donc plus que jamais son rôle de valeur refuge et continue d'aiguiser les appétits.
Dans son sillage, l'argent s'est propulsé au cours de la semaine près du seuil de 20 dollars l'once, à 19,46 dollars, un plus haut depuis six semaines. Le platine a pour sa part grimpé jusqu'à 1609 dollars, un plus haut depuis le 20 mai, tandis que le palladium atteignait 505,75 dollars, son niveau le plus fort depuis le 18 mai.
Les métaux de base reprennent leur souffle
Sur le London Metal Exchange (LME), l‘heure était à la réflexion. Après avoir retrouvé de la vigueur la semaine passée, les cours des métaux de base se sont essoufflés la semaine dernière, tiraillés par les doutes sur la reprise économique mondiale et l'interprétation des décisions chinoises, première importatrice mondiale. Le pays a en effet décidé d'abandonner certaines aides à l'exportation, notamment pour des produits semi-fabriqués en cuivre, plomb et en zinc. Ensuite, il s'est engagé à assouplir son taux de change. La première décision pourrait entraîner un resserrement de l'offre sur le marché mondial. La seconde, qui devrait se traduire par une appréciation du yuan, pourrait sur le long terme entraîner une hausse des importations mais aussi une hausse des coûts pour les métaux fabriqués par la Chine comme l'aluminium.
Le plomb termine en baisse à 1818 dollars la tonne vendredi, comme l'étain à 18,02 dollars et le zinc à 1839 dollars. Nickel et aluminium finissent inchangés à respectivement 19,40 dollars et 1960 dollars.
Le café au plus haut en 12 ans
Comme l'or, le café poursuit son ascension. A New York, les cours ont touché leur plus haut en 12 ans à 176,50 la livre. Sur le Liffe de Londres, le robusta pour livraison en septembre valait 1667 dollars la tonne vendredi contre 1560 dollars pour la même échéance vendredi dernier. En cause : la crainte d'un resserrement de l'offre entraînée par des récoltes américaines moins bonnes que prévu. Les stocks de café dans les entrepôts américains sont à leur niveau le plus bas depuis 2002. Cette peur efface complètement l'annonce d'une récolte record au Brésil.
Les cours du cacao ont aussi bondi à New York à 3130 dollars la tonne, un niveau plus vu depuis début mai. Cette fois, c'est l'humidité en Cote d'Ivoire qui serait source de tension sur la production. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en septembre cotait 2492 livres sterling vendredi contre 2326 livres une semaine avant.
Le sucre a également poursuivi sa hausse à 546,60 livres la tonne à Londres et 17,10 cents la livre à New York, retrouvant son niveau du mois d'avril. La dégringolade de début mai s'éloigne.
A l'inverse, les prix du soja, du maïs et du blé ont reculé à Chicago. Les investisseurs voient d'un mauvais œil la météo plus clémente que prévu sur le mois de juin. Le contrat de maïs pour livraison en décembre a fini à 3,60 dollars le boisseau (-5,32% en cinq jours). Le contrat de blé à échéance en septembre finissait à 4,71 dollars (-1,41%) tandis que le contrat de graines de soja à échéance en novembre a clôturé à 9,12 dollars le boisseau.
Source LE FIGARO