Michelin constate une «nette reprise» de son activité, mais fait face à «une hausse sans précédent» des prix des matières premières qui vont l'obliger à ajuster ses tarifs, a déclaré vendredi le gérant du groupe de pneumatiques, Michel Rollier, lors de l'assemblée générale.

 

«Nous constatons une nette reprise de l'activité de l'ensemble des marchés du pneumatique au premier trimestre», a-t-il dit.Les marchés émergents sont «extrêmement dynamiques» et ceux d'Europe et d'Amérique du Nord ont «fortement redémarré», tout en restant «très en-dessous des niveaux de 2007», a-t-il ajouté.Le patron de Michelin a confirmé l'objectif d'une croissance de 10% des volumes vendus en 2010.

 

Mais Michelin doit «faire face à une hausse sans précédent du coût des matières premières», en particulier du caoutchouc naturel, revenu au niveau de septembre 2008.L'impact de cette hausse, chiffré entre 700 et 750 millions d'euros cette année, sera totalement absorbé par la hausse des tarifs, entamée dès la fin 2009, a affirmé M. Rollier.

«Cette violente hausse est un défi pour le groupe (...) en 2010», a souligné de son côté Jean-Dominique Senard, co-gérant en charge des finances.

Selon lui, les prix du caoutchouc naturel devraient rester élevés jusqu'en 2012-2013 avant d'amorcer leur décrue. En revanche, la revalorisation du dollar est globalement favorable à Michelin, a estimé M. Rollier.Au premier trimestre, le chiffre d'affaires de Michelin a progressé de 12,2%, à 3,9 milliards d'euros, avec une croissance des volumes de 15,3%, alors que 2009 avait enregistré une chute d'activité de près de 10%.

En 2010, Michelin va poursuivre la «modernisation de (ses) usines» en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord et «augmenter (ses) capacités de production» en Chine, en Inde et en Amérique du Sud, selon M. Rollier. Les investissements, réduits de moitié en 2009, vont reprendre à hauteur de 1,2 milliard d'euros.

Avant l'ouverture de l'AG, une trentaine de salariés se sont rassemblés à l'appel de la CGT pour demander notamment une «reconnaissance de la pénibilité» du travail. «La pénibilité s'accroît. Les ouvriers ont de moins en moins deux jours de repos consécutifs» dans le contexte de reprise d'activité, a déploré Michel Chevallier, délégué central CGT, selon qui des débrayages étaient prévus ce vendredi dans le groupe.

L'assemblée générale a approuvé le versement d'un dividende de 1 euro au titre de 2009, au même niveau que l'année précéente. La CGT a calculé que les actionnaires toucheraient 147 millions d'euros alors que le bénéfice net s'est elevé à seulement 106 millions d'euros en 2009.

«Le dividende représente 3% de ce que nous versons aux salariés», a rétorqué M. Rollier.

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