Pétrole, cuivre et maïs retrouvent de la vigueur
01 juin 2010Le pétrole retrouve les 70 dollars
L'optimisme revient sur les marchés pétroliers. Jeudi, les prix du baril ont terminé sur une hausse de 4% à 74,55 dollars à New York, gagnant 8% en deux séances. Le seuil des 70 dollars a été franchi à la hausse lundi puis le rebond s'est accéléré mercredi. Ce jour là, le Brent prenait 2,15 dollars (+3,09%) à 71,70 dollars, mettant un terme à une série de neuf séances consécutives de baisse.
«Le marché a reçu une bonne dose d'optimisme», a expliqué Phil Flynn, de PFG Best Research. «Il était temps: les prix avaient chuté de 87 à 65 dollars ». Pour Ellis Eckland, analyste indépendant, «c'est un rebond dans le sillage des marchés boursiers. Les gens sont plus optimistes quant au fait que l'euro ne va pas s'effondrer et moins effrayés au sujet de l'économie». Autre facteur de soutien des cours: la prolongation de six mois du moratoire sur les forages pétroliers en mer décidé par Barack Obama. «Les Etats-Unis tirent un tiers de leur production de brut des forages en mer. Si l'on ne fore plus, cette production peut tout simplement disparaître», a rappelé Ellis Eckland.
Mais la semaine a aussi été marquée par une rechute ponctuelle sous les 70 dollars survenue mardi. Les investisseurs, troublés par les tensions géopolitiques entre les deux Corée, subissaient un regain d'inquiétudes sur le rythme de la reprise mondiale.
Si les cours semblent désormais s'installer dans la tranche des 70-75 dollars, la volatilité est toujours présente. D'autant plus que l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) a annoncé que les réserves de brut ont enregistré une hausse de 2,4 millions de barils à 365,1 millions, dépassant leur niveau de l'an dernier à la même époque. Les économistes attendaient en moyenne une augmentation de 200.000 barils seulement.
Mardi, le ministre koweitien du pétrole, cheikh Ahmad Abdallah al-Sabah, a expliqué qu'il n'était «pas encore» inquiet par la baisse des prix du brut. Si aucune réunion d'urgence de l'Opep n'est prévue, l'oraganisation prévoit d'«appeler à plus de respect des quotas de production».A noter que les prix du pétrole ont dégringolé de plus de 20% depuis le début du mois.
Métaux de base : les achats redémarrent
Les cours sur le London Metal Exchange (LME) sont repartis à la hausse la semaine dernière sur la base d'une vague d'achat à bon compte. La hausse a été franchement entamée jeudi, dans la foulée de l'apaisement des Bourses mondiales après un démenti de la Chine sur son intention de réduire la part de ses avoirs en euro. L'euro s'est renforcé face au dollar, rendant plus attractif les achats de matières premières avec la monnaie américaine.
Les cours du cuivre ont grimpé jusqu'à 7.043 dollars la tonne vendredi, un niveau plus vu depuis deux semaines. Les cours de l'aluminium ont atteint 2.086 dollars la tonne vendredi, leur plus haut en deux semaines. Le plomb, le nickel et le zinc ont gagné respectivement 0,6%, 1,8%, et 3,4%.
Cependant, la prudence reste de mise. La volatilité des cours est grande comme en témoignait l'essoufflement du rebond vendredi après la publication des dépenses de consommation des ménages américains en baisse en avril après six mois consécutifs de hausse. Une surproduction de cuivre au Chili et la hausse des réserves d'aluminium pourrait également troubler les marchés.
Métaux précieux : l'or se relance
Tombé de son piédestal la semaine précédente, l'or a retrouvé des niveaux historiques la semaine dernière à la faveur d'une nouvelle vague de tension sur les marchés en milieu de semaine. Inquiets par les risques dans la zone euro, les investisseurs se sont à nouveau rués vers cette valeur refuge, faisant grimper les cours jusqu'à 1.218,47 dollars jeudi, non loin du record de 1.249,40 dollars du 14 mai. Sur le London Bullion Market, l'once d'or a fini à 1.207,50 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1.179,75 dollars le vendredi précédent.Et les perspectives de hausse des cours sont bonnes pour le métal jaune. D'après le Conseil mondial de l'or (CMO), la consommation devrait être tirée cette année par l'expansion de la bijouterie en Chine et en Inde. L'once d'argent a suivi le mouvement de l'or, finissant à 18,53 dollars vendredi, contre 17,72 dollars vendredi dernier. Les métaux du groupe platine ont eux aussi retrouvé la forme d'autant plus que de la coupe du Monde de football en Afrique du Sud pourrait entraîner des tensions sur l'approvisionnement électrique du pays. Une situation qui pourrait contraindre les groupes miniers à réduire leur production. L'once de platine a fini à 1.555 dollars et l'once de palladium a terminé à 471 dollars contre 419 dollars une semaine plus tôt.
Maïs et soja grimpent à Chicago
Les prix maïs et du soja ont progressé jeudi sur le marché à terme de Chicago, entraînés par les Bourses et le pétrole. Plus globalement, la baisse du dollar face à l'euro rend la production américaine plus attractive à l'export. Le boisseau de maïs termine à 3,60 dollars (+1,12%) et les graines de soja clôturent à 9,38 dollars le boisseau (+0,48%).
Les cours du cacao ont de leur côté touché un nouveau sommet à Londres cette semaine, dopés par la perspective de tensions sur les approvisionnements et une demande mondiale toujours croissante. Jeudi, le cacao pour livraison en juillet a grimpé jusqu'à 2.451 livres à Londres, prix plus vu depuis 32 ans, tandis que le contrat à même échéance de New York atteignait 3.018 dollars.
Le sucre a pour sa part échoué à poursuivre son rebond de la semaine précédente. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 475,80 livres vendredi. Sur le NYBoT américain, la livre de sucre brut pour livraison en juillet valait 14,83 cents.
Source LE FIGARO