Quels sont les dangers de l'huile de palme ?
03 avr. 2010Elle a un excellent rendement, qui est très bon marché et qui est absolument polyvalente… Autant de qualités qui vont de l'huile de palme l'une des matières premières les plus utilisées aujourd'hui dans le monde, dans l'agroalimentaire, les cosmétiques et les biocarburants… ce qui n'est pas sans conséquence ! Tout d'abord, sachons que l'huile de palme n'est vraiment pas à recommander sur le plan nutritif.
Bourrée d'acides gras saturés, bien plus que l'huile de tournesol ou d'olive, elle peut provoquer problèmes cardio-vasculaires et obésité. Et dans quoi la trouvons nous, cette sympathique huile de palme ? Eh bien dans à peu près tout !! Chips, biscuits, pâte à tartiner, gâteaux apéritifs, mayonnaise, pâte à tarte, viennoiseries industrielles... Pensez donc, les industriels n'allaient tout de même pas se priver d'une huile efficace et bon marché, aussi mauvaise pour la santé soit-elle.
Mais c'est surtout sur l'environnement que l'huile de palme a des conséquences désastreuses. Les pays producteurs ont rapidement compris la manne financière qu'ils pouvaient tirer de la demande
croissante en huile de palme dans le monde… Et ils n'y sont pas allés par quatre chemins : en Malaisie, en Indonésie, à Bornéo ou encore à Sumatra, les forêts primaires ont été détruites parfois
à plus de 90%, remplacées par d'immenses plantations de palmeraies.
Il en résulte une aggravation des gaz à effet de serre et une disparition progressive de nombreuses espèces, dont les orangs-outangs.
Et ça risque de ne pas s'améliorer, car plusieurs pays ont décidé de se lancer tête baissée dans les biocarburants, qui sont pourtant très contestés écologiquement… d'immenses surfaces jusque là consacrés à la production alimentaire risquent donc d'être converties en palmeraies, beaucoup plus rentable, ce qui pose un vrai problème de sécurité alimentaire. Sans compter qu'en donnant bonne conscience au consommateur, les biocarburants pourraient rendre inaudible tous les discours sur les nécessaires économies d'énergie…
Alors, que faire ? Tout d'abord ne pas succomber aux sirènes des biocarburants bien sûr… ensuite être vigilant lors de nos achats quotidiens.
Mais ce n'est pas forcément évident, car l'huile de palme est rarement présente sous ce nom sur les étiquettes. Les marques préfèrent la nommer pudiquement « huile végétale » ou « matière grasse végétale »…
Deux solutions s'imposent : réduire notre consommation de tous les produits industriels susceptibles de contenir de l'huile de palme, en les remplaçant par les produits frais, les fruits et les gâteaux maison. Franchement, entre un croissant industriel et un cake maison au beurre, ne me dites pas que vous hésitez encore !
Et puis, ne manquons pas une occasion de faire pression sur les industriels. Pétitions, coup de fils aux services consommateurs, soutien des actions menées par les associations… C'est comme cela qu'on pourra faire évoluer la situation… Suite à la diffusion d'une vidéo choc de Greenpeace, Nestlé a dénoncé son contrat avec le numéro 1 de l'huile de palme en Indonésie. Le géant promet de passer prochainement à l'huile de palme « durable » et contrôlée. Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres… Ne sous-estimons pas le pouvoir de l'opinion publique.