Située le long des côtes atlantiques, au sud du Maroc, la Mauritanie offre des opportunités d'investissement dans le secteur de la pêche, notamment dans les activités de transformation que les autorités souhaitent développer.


 Le pays dispose d’une zone économique exclusive (ZEE) de 234 000 km². « Quelque 600 espèces y font l’objet d’une règlementation. Et nous pouvons encore y développer l’exploitation des sardines, des anchois, des praires et des huîtres, ou encore des algues. Nous voulons encore équiper le secteur d’entrepôts de stockage, de matériel de mise en boîtes, d’équipements dans des chantiers navals et d’ateliers de réparation et de maintenance », détaillait Amina Maloum, une responsable chargée du Développement au Commissariat à la promotion de l’investissement (CPI), lors de la Journée économique de la Mauritanie, organisée, le 15 décembre dernier à Paris, par la Maison de l’Afrique.


Parmi les projets d’investissement que le CPI met en avant, figure une conserverie à Nouadhibou pour livrer 30 000 tonnes de produits pélagiques par an (thons, maquereaux, sardines) aux marchés européen, japonais et africain. Alors que le potentiel piscicole de la Mauritanie est estimé à 1,65 million de tonnes (t) par an, la production est de l’ordre de 1,5 million t, dont 1,2 million de poissons pélagiques. L’investissement global serait de 10 millions d’euros et quelque 500 emplois pourraient être créés.


 Seulement 10 % de la production piscicole est transformée et le gouvernement mauritanien envisage aussi de créer, toujours à Nouadhibou, une autre unité pour livrer 3 000 tonnes de produits en semi-conserve réfrigérés (carpaccios, médaillons…) en Europe, notamment en Espagne. L’investissement total s’élèverait à 8 millions d’euros et 100 emplois seraient prévus. Enfin, Nouadhibou pourrait encore s’enrichir d’un atelier de réparation de bateaux de pêche et de guerre. Un projet d’un coût global de 60 millions d’euros, générant 80 emplois.


Développer les équipements et les infrastructures portuaires figure parmi les revendications du gouvernement de Nouakchott à l’égard de l’Union européenne (UE). La Mauritanie dispose de l’accord de partenariat dans le domaine de la pêche (APP) le plus coûteux pour l’UE (305 millions d’euros entre 2008 et 2012). Mais pour le prochain APP, qui devrait entrer en vigueur le 31 juillet 2012, elle demande une aide en hausse pour autoriser la pêche européenne, notamment espagnole et française, dans ses eaux territoriales.


« Des négociations sérieuses sont engagées avec l’Union européenne. Chaque partie a ses exigences. Il faut un accord équilibré », a répondu à une interrogation de moci.com Bamba Ould Daramane, ministre mauritanien du Commerce, de l’artisanat et du tourisme, lors de la Journée économique à Paris. De leur côté, les Européens accusent leurs interlocuteurs de ne pas appliquer les mêmes contrôles rigoureux aux armateurs chinois. Pire, ceux-ci exploitent les ressources « sous pavillon mauritanien », selon le député européen Alain Cadec.


 Les deux parties n’en sont pas à envisager une rupture. Les droits de pêche versés par l’UE représentent 15 % du budget de la Mauritanie. Et le secteur permet à ce pays d’engranger le quart de ses recettes budgétaires et la moitié de ses ressources en devises. Au total, la Mauritanie exporte plus de 90 % de ses captures.
 
François Pargny

Source http://www.lemoci.com

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