A l’exemple de la Chine, l’Etat indien pourrait créer un fonds souverain destiné à acquérir les richesses naturelles dont manque le pays. Premier objectif, les gisements pétroliers.

 

Le ministère indien du Pétrole a officiellement demandé à celui des Finances de créer un fonds souverain, destiné à fournir aux industries locales les hydrocarbures dont elles ne disposent pas. La taille du fonds n’a pas été déterminée, rapporte la presse indienne, mais l’Inde dispose de 278,7 milliards de dollars de réserves. « Un tel fonds sera le bienvenu si nous voulons entrer en compétition avec les Chinois », a expliqué R S Sharma, le PDG de la firme d’Etat Oil and Natural Gas Corp (ONGC), le plus important explorateur d’hydrocarbures indien. « Cela nous aiderait à augmenter notre production …et à subvenir aux besoins énergétiques du pays », a-t-il précisé au Financial Times. L’Inde, qui ne produit pas plus de 700 000 barils/jour, a du en importer plus de 2 millions l’an dernier.

 

Avec ses 2 400 milliards de dollars de réserves et ses fonds souverains comme CIC, qui gère 300 milliards de dollars, la Chine a pris une avance conséquente dans la chasse aux actifs énergétiques et minéraux. L’an dernier les entreprises et les fonds chinois ont investi pas moins de 32 milliards de dollars dans ce type d’actifs à l’étranger. Dans le même temps, ONGC,qui détenait déjà  20% du projet Sakhalin-1, rachetait Imperial Energy, une société cotée à Londres avec des actifs en Russie, pour 2,1 milliards de dollars.

 

Les hydrocarbures ne sont pas la seule cible des entreprises indiennes si elles veulent suivre la voie du développement industriel accéléré de la Chine. Le conglomérat Essar Group vient de racheter pour 600 millions de dollars l’un des 10 premiers producteurs de charbon des Etats-Unis, Trinity afin d’assurer l’approvisionnement de ses aciéries. D’autres grandes entreprises indiennes, comme les firmes d’Etat Coal India et Steel Authority of India, étudient des acquisitions d’actifs miniers – charbon ou métaux – en Australie, en Afrique, en Indonésie, aux Etats-Unis et au Chili, croit savoir l’Hindustan Times. Mais ces compagnies sont désavantagées par une réglementation aussi lourde que complexe, note le quotidien. En comparaison, la Chine a su organiser la chasse aux ressources naturelles avec une combinaison de vision géopolitique et de lucidité commerciale, qui ne s’était plus déployée depuis la grande époque de la Compagnie des Indes Orientales, apprécie The Economic Times.

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