L'industrie du café s'inquiète de l'approvisionnement futur
17 mai 2013Le Brésil est le premier producteur mondial de café et ses récoltes ne font que croître. Pourtant l'industrie du café s'inquiète pour l'avenir de la production mondiale.
Au Brésil les caféiers s'étendent sur plus de 2 millions d'hectares. La récolte qui va commencer à la fin du mois devrait atteindre 47 millions de sacs, un record pour une année dite moins faste, comme c'est le cas un an sur deux. La croissance de la production brésilienne semble ne pas avoir de fin.
Or le Brésil, c'est un tiers du café de la planète. L'industrie mondiale du café devrait donc être rassurée sur son approvisionnement futur... Pourtant ce n'est pas le cas. L'aval de la filière, principalement les torréfacteurs, s'inquiète. La consommation mondiale progresse de 2 et demi % tous les ans, y compris dans les pays producteurs, le Brésil et l'Indonésie consomment aujourd'hui le tiers de leur propre café.
En 2025 on aura besoin de 30 millions de sacs supplémentaires pour répondre à la demande. Or il n'est pas sûr que l'on y parvienne. Au Brésil déjà, la tendance devrait s'inverser dès 2014, car les prix de l'arabica, principale production brésilienne, se sont effondrés depuis le milieu de l'année dernière.
Les caféiculteurs auront moins d'enthousiasme à soigner leurs plantations, ce qui devrait diminuer les rendements. Et puis le changement climatique a des conséquences néfastes sur les caféiers, qui ont besoin d'une stabilité des conditions météo. Les maladies risquent de se multiplier, telles que la rouille qui décime cette année les meilleurs arabicas d'Amérique latine.
Face à ces défis, les producteurs sont désarmés :70 % d'entre eux sont de petits planteurs, âgés, qui n'ont pas les moyens financiers ni scientifiques de prendre les devants. Or malgré ces menaces, le prix du café ne rebondit pas pour leur venir en aide, car le marché mondial est aux mains de 5 pays dont 3, le Brésil, le Vietnam et l'Indonésie ont de très faibles coûts de production.
Alors les torréfacteurs se mettent à financer un organisme international de recherche sur le café (World Coffee Research), dans l'espoir de découvrir de nouvelles variétés plus résistantes. On entend aussi l'industrie parler de plus de développement au sujet des planteurs : comment leur permettre de continuer à faire leur métier, dans l'intérêt de toute la filière ?
Source RFI