La Syrie bouscule les marchés de matières premières

Flambée du pétrole et de l'or, baisse du cuivre ou du caoutchouc : la perspective de frappes occidentales en Syrie chahute les matières premières.

Les cours du brut se sont enflammés hier : le Brent a dépassé les 117 dollars à Londres pour la première fois depuis six mois, le brut américain 110 dollars à New York, un record depuis un an et demi. Les marchés du pétrole craignent l'intervention occidentale en Syrie. Non parce qu'elle bouleverserait la production syrienne de brut, c'est déjà fait depuis le début de la guerre civile, et cette production est minime. Mais parce que les frappes risquent d'embraser tout le Proche et Moyen-Orient, qui fournit un tiers de l'approvisionnement mondial.

Comment réagira l'Iran allié de la Syrie vis-à -vis de l'Arabie saoudite ? Et l'Egypte ? Et l'Irak ? Les routes du pétrole ne risquent elles pas d'être perturbées, du golfe turc d'Alexandrette au détroit d'Ormuz, en passant par le canal de Suez ? L'offre de pétrole est déjà mal en point en Libye et au Nigeria. Ce renchérissement du pétrole tombe au plus mauvais moment pour les pays émergents comme l'Inde, l'Afrique du Sud, la Turquie, ou l'Indonésie, dont le pouvoir d'achat a fondu avec la valeur de leur monnaie.

La perspective d'une guerre détourne les investisseurs des placements considérés comme les plus risqués, les actions des entreprises, ou les matières premières associées à l'activité économique : le prix du cuivre a reculé alors qu'il connaissait un petit regain depuis deux mois, les cours du caoutchouc sont en baisse également alors que la production est perturbée en Thaïlande.

L'or au contraire retrouve son lustre de valeur refuge : à 1434 dollars l'once, il est au plus haut depuis près de 4 mois, alors qu'il se traînait au plus bas depuis 3 ans encore au mois de juin. En Inde, grand consommateur de métal précieux, la valeur de l'or en monnaie locale, la roupie, a pulvérisé son record de tous les temps.

source RFI.fr

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