Les producteurs de caoutchouc menacent de paralyser la Thaïlande

Les producteurs de caoutchouc thaïlandais ont lancé un ultimatum au gouvernement de Bangkok. Comme les riziculteurs, ils veulent un prix miniumum de leur production. Et ils menacent de paralyser le pays à partir de mardi prochain s'ils ne sont pas satisfaits.

La majorité au pouvoir à Bangkok doit amèrement regretter sa promesse électorale : subventionner les producteurs de riz a non seulement conduit l'Etat à quatre milliards de dollars de pertes. Mais aujourd'hui les producteurs de caoutchouc réclament la même chose. Le caoutchouc a perdu 60 % de sa valeur sur le marché international depuis son pic historique de février 2011. Rien n'a pu redresser les cours, ni les stocks réalisés par le gouvernement de Bangkok, ni la restriction des exportations par la Thaïlande, premier fournisseur du marché international, avec un tiers de l'offre.
La disponibilité de caoutchouc est actuellement bien supérieure à la demande : l'arrivée à maturité des nouvelles plantations dans toute l'Asie du Sud-Est a malheureusement correspondu au ralentissement de la consommation mondiale de caoutchouc, notamment de pneus.

En Thaïlande les plantations d'hévéas sont situées dans le sud du pays, la région à majorité musulmane traditionnellement la plus pauvre et la plus agitée. Les producteurs avaient engrangé des revenus record lorsque les cours avaient atteint 6 000 dollars la tonne il y a deux ans et demi. Difficile pour eux d'accepter que le prix de marché ne dépasse plus 2 300 dollars aujourd'hui.
Les producteurs de caoutchouc plaident qu'ils sont certes trois fois moins nombreux que les producteurs de riz, l'électorat traditionnel du parti au pouvoir, mais qu'ils rapportent près de dix milliards de dollars au pays, deux fois plus que le riz.
L'autre argument des producteurs de caoutchouc, c'est la manière forte : après avoir barré une autoroute et une voie de chemin de fer à la fin de la semaine dernière, ils menacent de bloquer toutes les communications du pays à partir de mardi prochain s'ils n'obtiennent pas gain de cause.

Source RFI.fr

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