Mollesse des prix du caoutchouc
24 juin 2013Beaucoup de caoutchouc sur le marché et une consommation moins élevée que prévue dans le pneumatique. Tout cela pèse sur les cours du caoutchouc.
Malheureusement pour les producteurs de caoutchouc, le rythme d'une plantation d'hévéa n'est pas celui de l'économie. Au milieu des années 2000, lorsque les cours du caoutchouc naturel s'envolaient, les planteurs d'Asie du Sud-Est et d'Afrique ont été encouragés à augmenter les surfaces. En 2008, et en 2011 les cours ont encore battu des records mais ces nouveaux hévéas n'étaient pas encore matures.
C'est aujourd'hui que leur production de latex, transformé en caoutchouc, arrive sur le marché. La production est ainsi 20 % plus importante qu'il y a trois ans. Mais cette matière première arrive à contretemps, alors que les perspectives sont moins bonnes que prévu pour l'industrie automobile, et donc pour l'industrie du pneu, qui absorbe quasiment la moitié du caoutchouc naturel. 83 millions d'automobiles devraient pourtant être vendues cette année, un record de tous les temps, mais pas assez pour absorber le surplus mondial de caoutchouc.
Le ralentissement de l'industrie pneumatique est sévère en Europe, et il est sensible aux Etats-Unis et jusqu'en Chine, un marché clé désormais puisqu'il engloutit le tiers du caoutchouc mondial : en Chine le marché des voitures particulières continue de progresser très vite, mais celui des camions beaucoup moins, or un pneu poids lourd c'est 18 kilos de caoutchouc, contre un seul kilo dans un pneu voiture.
Jusqu'en mars dernier, les grands pays producteurs, Thaïlande, Indonésie et Malaisie avaient restreint de concert les exportations, mais leur entente a volé en éclat. Le surplus de caoutchouc disponible pèse donc totalement sur les cours, tout ramollis. La tonne de caoutchouc livrable au mois de septembre est au plus bas depuis fin 2009. Et pourtant le yen est faible, ce qui est normalement propice aux achats de caoutchouc à la bourse de Tokyo, l'un des principaux lieux d'échange de ce produit.
Source www.rfi.fr