Quelles-sont les réserves mondiales de pétrole ?
24 juin 2013Évaluer les réserves mondiales de pétrole est un exercice périlleux. Si l’ OPEP les estime à 1.481 milliards de barils, ces réserves pourraient être surévaluées ou sous-évaluées pour différentes raisons : géopolitiques, économiques, technologiques…
La fin de la théorie du pic pétrolier ?
Les réserves mondiales prouvées de pétrole sont de 1.481 milliards de barils (un baril représente 159 litres de pétrole brut), selon les dernières estimations de l’OPEP.
L’expression « réserves prouvées » désigne les réserves connues que l’on peut exploiter dans les conditions économiques et techniques actuelles (on parle de « réserves probables » pour les gisements dont la probabilité d’être économiquement exploitables est de 50%, et de « réserves possibles » pour ceux dont la probabilité d’être économiquement exploitables est de 10%).
L’estimation de l’OPEP inclut les réserves des sables bitumineux de l’Alberta (Canada) ou de l’Orénoque (Venezuela) que certains experts jugent surévaluées. D’une manière générale, l’évaluation des réserves mondiales de pétrole est difficile à réaliser et est sujette à discussion.
En raison des nombreuses incertitudes régnant sur les réserves, on parle désormais de moins en moins de « peak oil », la théorie du pic pétrolier selon laquelle la production pétrolière déclinera lorsque la moitié des réserves mondiales aura été consommée. A ce jour, environ 1.200 milliards de barils ont été consommés dans le monde.
Des incertitudes géopolitiques
Pour des raisons stratégiques, les pays de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) donnent relativement peu d’informations au sujet de leurs réserves, notamment ceux dont l’exploitation est assurée par une entreprise d’Etat (Arabie Saoudite, Koweït, Emirats Arabes Unis, Iran…).
En l’absence de contrôles ou d’estimations des réserves par des organismes indépendants, on peut imaginer que ces pays producteurs surestiment leurs réserves pétrolières. Or les membres de l’OPEP détiennent l’essentiel des réserves mondiales…
De plus, nombre de ces pays sont politiquement instables et l’accès des ressources pétrolières au marché mondial n’est par conséquent pas garanti.
De nouveaux gisements découverts régulièrement
De nouveaux gisements pétroliers sont découverts régulièrement. Même si ces champs sont généralement plus petits qu’auparavant, ces découvertes contribuent à repousser la date à laquelle on prévoit l’épuisement des réserves mondiales.
D’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE), cette échéance, calculée en fonction du volume actuel de consommation et de l’estimation des réserves mondiales, est fixée à une quarantaine d’années depuis plus de deux décennies.
L’échéance pourrait être encore repoussée car de nouvelles réserves importantes pourraient être découvertes (notamment dans des régions peu exploitées comme l’Arctique) et parce que le calcul des réserves ne prend pas en compte certains pétroles non conventionnels, comme les réserves de pétrole de schiste aux États-Unis.
L’exploitation des pétroles non conventionnels est-elle rentable ?
Les États-Unis pourraient devenir le premier producteur mondial de pétrole en 2017 (selon un récent rapport de l’Agence internationale de l’Energie) grâce à leur exploitation des pétroles de schiste.
L’étendue des réserves de pétroles non conventionnels (pétrole de schiste, sable bitumineux, offshore profond, pétrole en milieu polaire…) au plan mondial reste néanmoins incertaine.
Comme pour l’exploitation du gaz de schiste, interdite en France, l’impact environnemental de l’exploitation des pétroles de schiste pourrait être un obstacle à leur valorisation énergétique.
Par ailleurs, toutes les réserves physiques prouvées ne pourront pas pour autant être exploitées à un coût raisonnable. Une grande partie d’entre elles sont difficiles d’accès, et dans l’état des connaissances technologiques actuelles, leur exploitation ne s’avérerait pas rentable. Ce constat est également valable pour les gisements de pétrole conventionnel.
Toutefois le prix du pétrole a atteint un niveau record. Si ce prix continue d’augmenter, des gisements dont l’exploitation n’est aujourd’hui pas économiquement rentable pourraient devenir commercialement viables…
Source l' énergie en question