1. Energie : le baril se cramponne toujours autour des 80 $
Le cours du pétrole s'accroche aux 80 $. Chutant sous les 80 $ lorsque l'euro dévissait jeudi à 1,3286 $, et revenant à 81,40 $ avec le rebond de la parité à 1,3410 $. Rebond lié à l'apaisement grec.La corrélation négative entre le billet vert et le baril joue à plein.La forte hausse du stock hebdomadaire américain de pétrole (7,3 millions de barils !) a pesé sur les cours. Pour mettre les choses en perspectives, le niveau actuel des stocks est supérieur de plus de 6% à ce qu'il est habituellement en cette période (si l'on prend la moyenne des cinq dernières années)."Cette hausse est bien au-dessus des attentes qui se situaient autour de 1,65Mb" nous dit Sylvain Mathon dans Matières à Profits. Il poursuit : "L'effet saisonnier a sans doute joué à plein (fin de l'hiver), mais cet accroissement -- le plus important depuis 16 mois -- s'explique aussi par le transfert des réserves stockées en mer (sur des tankers), depuis le début de la crise, vers des réservoirs on-shore.Le résultat ne s'est pas fait attendre : le cours du brut texan, qui plafonnait sous les 84 $ depuis deux semaines, a connu des dégagements".


2. Métaux précieux : l'or toujours au plus haut en euro
Forte pression baissière sur l'or, qui est revenu en milieu de semaine à 1 085 $ l'once alors que le dollar était au plus haut contre l'euro, sous les 1,33 $.L'apaisement de la question grecque aidant, le dollar refluait fortement en fin de semaine, dopant au passage l'once d'or qui est aussitôt revenue sur les 1 100 $.En euro, l'once évolue non loin de son record historique du 10 mars dernier. Au moment où je vous écris, il cote 824 euros.


3. Métaux de base : à la recherche d'un directionnel clair...

Les métaux ont globalement évolué en range cette semaine, à l'exception du nickel, en forte hausse. Mercredi, alors que le dollar était au plus haut contre l'euro étant donné les doutes sur la question grecque et la dégradation du Portugal, les métaux s'enfonçaient. L'affaiblissement du dollar en fin de semaine poussait les cours à la hausse vendredi.Après la très forte hausse des cours de nos métaux ces derniers mois, la tendance haussière est-elle tenable ? La question est dans toutes les têtes. Mon avis ? La réponse viendra de la Chine : scrutez sa politique monétaire et ses importations de matières. Le nickel, dont je vous ai parlé, profite largement du rebond du secteur de l'acier (le rebond de la demande d'acier -- et d'acier inoxydable -- se reflète dans la forte hausse du cours de l'acier ces dernières semaines). Ainsi, il revient au-dessus des 23 700 $ la tonne sur le LME. Et au moment où je vous écris, il flirte même avec les 24 000 $.A noter également la baisse du stock de cuivre qui se confirme et qui vient soutenir le cours du métal rouge.2009 aura été pour le marché du cuivre une année excédentaire, avec un surplus de production de 365 000 tonnes selon le Groupe international d'étude du cuivre (ICSG). Du côté de l'aluminium, la production mondiale s'affiche en hausse de 15% sur un an. Et le niveau de stock, pléthorique, a repris enfin le chemin de la baisse le mois dernier, ce qui est une bonne nouvelle. Reste à confirmer le mouvement.


4. Soft commodities : repli généralisé des grains

La météo clémente et le raffermissement du dollar en fin de semaine font chuter les cours du blé, du maïs et du soja. La pluie des dernières semaines rendaient impossible les semis aux Etats-Unis, pour cause de risque de pourrissement. Or comme vous le savez, le report des semis dans le temps entraîne souvent une baisse de la récolte.Le temps qui s'annonce favorable va enfin permettre la mise en terre des semis de blé et de maïs aux Etats-Unis, d'où la pression sur les cours à la baisse.Les investisseurs attendent maintenant le rapport de l'USDA qui fait état de la répartition/allocation (entre blé soja et maïs) des surfaces cultivées aux Etats-Unis. Sachant que la logique voudrait qu'on assiste à un redéploiement des surfaces consacrées au maïs, au détriment du blé.

Le soja reste sous pression du fait d'une très belle récolte sud américaine, notamment argentine.

Côté blé, nous accumulons des récoltes exceptionnelles et les stocks sont au plus haut. De quoi lever la pression haussière pour un bon bout de temps !Livraison mai, le maïs terminait la semaine à 3,56 $ le boisseau sur le CBOT, le blé, en fort repli, à 4,65 $ et le soja 9,52 $, même échéance.

A noter un fort rebond de 3,8% du café arabica sur la semaine, qui revient à un plus haut de quatre semaines à 137 cents la livre. Le plus gros producteur d'arabica, le Brésil, ayant été soumis à de très fortes pluies ces derniers mois (El Niño), et il est fort probable que la qualité et la quantité de sa production d'arabica en fasse les frais.Et puis d'après les anticipations météorologiques, l'hiver brésilien qui commence pourrait s'accompagner sur les régions productrices de café, de gelées. Ce qui n'a pas été vu depuis 10 ans. En 2000, la production avait plongé de 1,4 million de sacs (de 60 kg) suite aux gelées.Livraison mai, le café termine la semaine à 135,80 cents la livre.La bulle sur le sucre s'est dégonflée violemment, le sucre perdant presque la moitié de sa valeur en un mois. Cette effondrement, s'il est justifié par les anticipations de bonnes récoltes sur la saison 2010/2011, fait totalement abstraction du déficit actuel du marché, et des tensions entre l'offre et la demande jusqu'à la fin de l'été.

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